Un rat mort ?

Ce matin je me suis levé tard (8h30 !) et j'ai bien fait car aujourd'hui on avait un "delay" (ouverture du lab' à 10h) à cause de la neige qui est tombée toute la nuit. Mais comme je ne le savais pas, je me suis pointé au labo à 9h45, en avance donc !
Comme prévu, je n'avais plus de matos et donc plus de PC pour travailler. Le seul de disponible était un pentium III, autant dire une antiquité, sur laquelle mes calculs Matlab ne seraient pas terminés alors que je serais sur le point de rentrer à Paris !
Je suis donc parti chez moi chercher mon PC. En ouvrant mon sac à dos (MON super sac Décathlon), je sens une drôle d'odeur. Je réfléchis, je n'ai pas laisser de banane dans le sac, y a pas de raison que ça daube autant. Je me dis que c'est mon nez qui me joue des tours et donc je repars avec mon pc dans le sac au labo.
Une fois au labo, je m'installe. Je sors mon PC du sac et là, je sens de nouveau cette sale odeur de rat mort ! Mais c'est quoi ce bordel ?! Qu'est-ce qui peut bien puer autant ? J'en suis sûr maintenant, ça vient de mon sac. J'entreprends donc de sortir tout ce qu'il contient: ma radio-lampe torche à recharge manuelle, je la sens, elle sent rien, ma couverture de survie, elle sent rien, mon maillot de bain, il sent rien, ma serviette ultra-absorbante, je l'approche de mon nez et là une odeur infecte en émane ! AAHH, ça pue, c'est une infection ! Je la sors de son petit sac dans laquelle je l'avais rangé humide mais pas mouillé. Quel con, elle a beau être super absorbante, elle n'est pas super séchante ! Depuis une semaine, elle est en train de moisir...
Je la suspends au porte manteau pour la faire sécher, mais au bout de 20 min, elle a diffusé son odeur dans tout le bureau, une véritable infection. Il ne faudrait pas quelqu'un entre dans le bureau, j'aurai un peu de mal à lui expliquer dans mon anglais approximatif que c'est ma serviette de piscine qui pu autant et pas moi (même si je suis un français et que par conséquent je ne suis pas sensé me laver plus de 2 fois par semaine...).
Je craque, et je décide de sortir de mon bureau avec ma serviette. Mais où aller avec ? Où la mettre ? Et puis pendant que je réfléchis dans le couloir, elle continue à diffuser son odeur. AHHH, c'est infecte. C'est un peu comme si j'avais une bombe dans les mains et que je ne sache qu'en faire. Une idée me traverse l'esprit. Pour neutraliser son odeur, je devrais la mettre dans une bassine remplie d'eau. Oui, mais je n'ai pas de bassine ! Sur le chemin je croise Paul, qui remarque tout de suite l'odeur, je le vois bien à sa tête. Je ne lui laisse pas le temps de parler et je lui explique la cause. Il rigole. Moi, je me dis qu'il faut m'en débarrasser au plus vite. Trouver un endroit fermé, dans lequel personne ne mettrait le bout de son nez... hummm... Ca y est, j'ai trouvé ! Je vais mettre la serviette dans MA voiture. Je sors donc en trombe sur le parking du labo, ma serviette au vent (ou plutôt volant dans la neige). Je la fous rapidement dans la voiture. A peine le temps de la déposer qu'elle a embaumé toute la voiture. Je me dis que si je veux pouvoir rentrer chez moi ce soir sans mourir d'une infection nasale (ou pire de vomir dans le SUPER intérieur de ma voiture (que vous n'avez pas encore vu mais ça ne serait tardé)), je vais laisser les fenêtres entrouvertes. Je suis content de mon idée. Je pars pour retourner au labo, mais là, je me dis que ce n'est peut-être pas une bonne idée de laisser mes fenêtres ouvertes quand il neige à gros flocons dehors (et que la neige ça fond, et que j'en ai un paquet sur le toit prêt à fondre et à couler tout le long de ma portière et donc de couler DANS ma voiture !). Je referme donc les fenêtres, on verra bien ce soir.
Il est ce soir (pas loin de 23h pour la petite histoire), je sors le dernier du labo. Je vérifie que toutes les portes sont fermées et je me dirige vers ma voiture. C'est la dernière sur le parking. D'ailleurs je suis le dernier, seul, tout seul. La, je me dis qu'il ne faudrait pas que je fasse une attaque à cause de l'odeur de rat mort qui doit empester toute la voiture. J'ouvre la portière, prudemment, en prenant de longue inspiration d'air pur. Je ralentis ma respiration, puis mets rapidement le contact, la ventilation à fond et après 5 bonnes minutes en apnée (ou presque, oui, je sais, j'en fais un peu trop !), je recommence à respirer normalement. L'odeur n'est plus insoutenable. Je pars du labo et arrive donc sain et sauf chez moi !

La morale : heureusement que je ne suis pas allé à la piscine Mercredi, je n'aurais jamais pu me sécher !