Aujourd'hui, je vais gravir la plus haute dune d'Amérique du Nord.
Aux USA, tout est toujours le plus ceci ou le plus cela. Par exemple dans le comté de Los Alamos, c'est là qu'il y a le plus d'impacts de foudre chaque année. Et il n'est pas rare de rencontrer des gens qui ont vus de prêt la foudre. Par exemple, ZheFrenchy a rencontré un mec, jardinier de son état, qui ne traine plus jamais dehors lorsqu'un orage se pointe. Et pour cause, un jour qu'il admirait en compagnie d'un pote, le Rio Grande serpentant tranquillement au fond d'un canyon, la foudre s'est abattue pile poil entre les deux amis, les expédiant 10 m en arrière (détail important, car en avant, ils faisaient le plongeon de leur vie dans le Rio Grande).
Bref, revenons à ce qui nous préoccupe ici, l'escalade de Zhe dune. Elle porte le doux nom de Star dune et il ne faut surtout pas la confondre avec High dune, la dune proche du parking. En effet, à cause d'une illusion d'optique, tout le monde croit que c'est la plus haute et se précipite pour l'escalader. Et là, c'est le drame, car une fois en haut, Zhe dune avec ses 30m supplémentaires, vient narguer le pauvre randonneur mal préparé.
C'est ainsi que j'ai décidé de suivre ma propre voie, de ne pas me précipiter sur la première dune en face du parking. Je suis tout seul. Le chemin n'est pas tracé. Au début, tout est simple, les petites dunes peu pentues. A piece of cake cette ascension ! Star dune, me voilà ! Sauf que voilà, marcher dans le sable, ça fatigue vite. Surtout lorsqu'il faut monter puis redescendre les petites dunes qui se trouvent sur mon chemin. Très vite, mon corps me rappelle à l'ordre. Sylvain, tu es à plus de 2700m d'altitude et l'oxygène se fait plus rare. Je tente alors d'élaborer une stratégie pour me fatiguer le moins possible. Je vais suivre les crêtes des dunes, pour toujours progresser, jamais descendre. Sauf qu'avec cette stratégie, je me retrouve vite face à un mur de sable, une pente raide de chez raide. Je tente de l'escalader gentiment, mais pas moyen d'avancer. Je fais du sur-place à brasser du sable. Seul moyen pour avancer, agiter mes jambes plus vite que le sable qui s'écoule à chacun de mes pas. Horrible. Je crois clamser. Mes poumons sont au bord de l'explosion... Un vieux gout de sang remonte dans ma bouche. Putain d'épreuve physique. Une fois passé le plus, je me retrouve enfin sur les pentes, moins raides, de Star dune. Le spectacle est magnifique. J'en oublie presque que je suis à bout de souffle. Je n'ai qu'une idée en tête, arriver au sommet de Star dune, qui est devenu au cours de cette ascension, mon petit Himalaya à moi, rien que ça ! Je fais quelques pauses pour reprendre mon souffle et m'hydrater. Enfin la dernière ligne droite. J'aperçois le sommet de la dune. Arrivé au tout en haut de la dune, une sensation de liberté énorme m'envahit. Putain, I did it ! C'est bô. Un spectacle à couper le souffle (faut croire que je n'étais pas tout à fait à bout de souffle et qu'il m'en restait un peu pour me le couper. Pas mal celle là ?!!). Le tout filmé, par mes soins, pour que vous puissiez vous faire une idée des dernières minutes de mon ascension (et de mon souffle coupé).
Je suis resté là haut, de longues minutes pour m'imprégner de la vue (et aussi pour reprendre mon souffle...). J'ai vraiment de la chance d'être la haut. Je m'envie moi-même :).
Escalader la plus haute dune d'Amérique du nord : CHECK !