Bon, une fois n'est pas coutume, nous nous levâmes tôt (certains le bide un peu en vrac, d'autre la tête). Une fois n'est pas coutume, je servis le petit dej' au lit à Mme Mini Frenchette, qui s'est sacrifiée la veille pour dormir dans le petit lit d'appoint (en même temps, c'est la plus petite et elle aurait perdu au bras de fer). On est dimanche matin, personne dans les rues de Page (ils doivent tous se préparer à aller à l'église et surtout se demander comment choisir la bonne, ce qui n'est pas tâche aisée ici).
Petite relecture DU programme. Hum Hum, oui oui, ah, il est marqué : être vers 9h-10 à Horseshoe Bend pour avoir les rayons du soleil qui pénètrent tout juste dans le fer à cheval. Banco, c'est parti mon kiki !
Page Boy Motel (ne me demandez pas pourquoi ce nom). Parpaings et parkings.
Petite escalade de dunes de sable et..... wahouh, mortel, c'est vrai qu'on dirait un fer un cheval. Pas de barrières, on peut s'approcher tout prêt du bord (et tomber si on ne fait pas attention). Même moi qui n'est pas le vertige, je ne suis pas très rassuré. J'ai les jambes qui tremblotent un peu. Mais, bon, faut bien que j'arrive à l'avoir en photo, ce fer à cheval. Je ne vais pas garder cette vision rien que pour moi. Vous méritez aussi de faire un wahouuhh, bien installé dans votre canap' ou devant votre PC au bureau :-).
Horseshoe bend.
D'après Mini Frenchette qui est seismologue et en connait un rayon sur les roches et la géologie, les petits grumaux qu'on trouve sur les roches toutes plissés seraient des ... euh... des.... Mince, j'ai déjà oublié, mais son explication était vraiment intéressante. Heureusement qu'on l'a dans la French Team. Dès que Zhe Frenchie ou moi-même voyons une roche un peu bizarre, on tape sur l'épaule de Mini Frenchette : dis, c'est quoi ça ?
Géologie de fou !
C'est pas tout ça, mais un car de chinois, suivi d'un car d'indiens (d'Indes ceux-là !) débarquent et foutent un peu en l'air la magie du lieu. Le silence s'évapore. Et puis faut dire que de les voir s'agiter aussi près du bord, ça nous fait un peu flipper. Nous partons donc rejoindre notre deuxième étape. Il est presque midi et c'est Zhe good timing pour pénétrer dans le slot canyon le plus connu au monde, Antelope Canyon Slot. On décide de commencer par le Upper Antelope Canyon car il faut prendre une navette (en fait c'est un gros pickup où l'on entasse 10 personnes à l'arrière) pour rejoindre l'entrée du slot canyon. Nous n'avons pas trop le choix de la compagnie car il n'y en a qu'une qui fait la navette, et chaque jour, c'est une nouvelle compagnie. Bref, aujourd'hui, c'est la compagnie de Ryan. Ryan est Navajo (Antelope Canyon appartient aux Navajos. C'est un endroit sacré). Ryan est jeune et Ryan, ça le fait chier de venir travailler aujourd'hui. Il était bien devant la TV quand son oncle l'a appelé pour filer un coup de main. Donc Ryan sera notre chauffeur et notre guide pendant toute l'heure passée dans le slot canyon. En fait il sera surtout notre chauffeur. Pour la partie guide, Ryan, il repassera. Ne restera de ses interventions que son fameux "just kidding" qu'il met à la fin de toutes ses explications. Exemple : "Antelope Canyon est un endroit sacré pour les indiens Navajos. Nous y faisons des cérémonies, et des offrandes, ainsi que des sacrifices humains, just kidding !". Putain on se marre. Du coup, j'ai pris mon temps, et j'ai tenté de faire de belles photos, ce qui n'était pas gagné car le slot canyon est très étroit et 50 personnes suffisent à donner l'impression qu'on est dans les couloirs du métro aux heures de grande influence (enfin là je déconne un peu, ici les murs ne sont pas recouverts de carrelages, ni de pubs).

Mini Frenchette à l'arrière du pickup, sur la route bumpy. Elle décolle carrément du siège. On a failli la perdre sur le chemin ! A droite, les frenchies devant l'une des 2 entrées du slot canyon. C'est étroit, non ?
Zhe Frenchie - Moi-même
Zhe Frenchie et Mini Frenchette tenant la pose.
Après avoir bien trippé dans le Upper Antelope Canyon, nous étions bien décidés à faire le Lower Antelope Canyon, qui se fait sans guide et tripper encore plus. En plus il est moins touristique car plus difficile (il y a des échelles à grimper, ce qui suffit à faire fuir les 3/4 des touristes !). Manque de bol, il est fermé pour cause de : workers didn't show up ! Incroyable. Tant pis, on décide de prendre notre temps et de se taper un gros dej' à Page (mais pas de Navajo Burger cette fois-ci). Nous prenons des salades. C'est léger une salade, non ?..... Pas ici ! Surtout quand le bol de la salade est fait en tacos et qu'on peut le manger !
Taco salad avant - après.
On termine notre tournée des trucs à faire dans le coin de Page par la visite du barrage du Lac Powell. C'est impressionnant. Un petit filet d'eau s'échappe du barrage pour reformer la rivière Colorado.
Barrage du lac Powell
Il est temps de partir en territoire Hopis. On veut voir s'ils sont plus sympa que les Navajos ! On passe par la plus grosse ville frontière entre les Navajos et les Hopis,
Tuba City, qui est comme d'habitude, surtout constituée de Mobil Home. Puis nous nous enfonçons dans le territoire Hopi.
Photo de droite : Zhe frenchie lâche un des fameux buissons du farwest pour la photo. Prendre des photos, c'est parfois un travail de groupe.
Il est vaste, avec quelques maisons dispersées dans des étendus de plaines et de mesas à perte de vue.
A partir de là, vous ne verrez plus aucune photos ni vidéos (pas même un enregistrement sonore ou bien des notes écrites) car il est formellement interdit aux étrangers "prendre" ce qui est en territoire Hopi.
Nous passons par la 3ème mesa (chaque
mesa est associé à une culture Hopi unique et est composée de plusieurs villages, dont les maisons les plus anciennes datent du 16ème siècle) et nous arrivons en début de soirée à la 2ème mesa où se trouve le
Hopi Cultural Center. C'est le seul endroit où dormir dans toute le territoire Hopi qui s'étend sur des centaines de km. On dîne une nouvelle fois locale, en testant la nourriture traditionnelle qui est surtout composé de maïs (mais pas celui qu'on connait, il ressemble plus à un pop corn moue) de couleur jaune ou bleue. Peu de viande. Pas de piment. Après les plats épicés, celui-ci nous semble bien fade mais c'est très bon. Et surtout, ça nous change de la nourriture mexicaine.
Ce soir, nous n'avons que 2 lits doubles pour 3. Nous décidons de ne pas choisir qui dort avec qui et nous avons réuni nos 2 lits pour n'en faire plus qu'un grand. Et devinez qui a dormi au milieu. C'est moi ! Heureusement que nous avions comblé le trou avec un duvet. Ce qui fait que j'ai finalement assez bien dormi.
Le lendemain, on essaye de visiter un village Hopi (Walpi de la 2ème mesa). Mais personne n'est disponible pour nous guider (et c'est obligatoire d'avoir un guide). La guide officielle doit remplacer un employé par venu dans son magasin (il n'y a pas que chez les Navajos que les employés décident de ne pas venir !). Un autre guide non officiel est quand à lui occupé à faire une cérémonie dans le Kiva du village... Bref, au bout de quelques heures de démarches, nous décidons de partir. La prochaine fois nous réserverons notre guide suffisamment en avance.
Sur le chemin, nous tentons d'approcher un village en voiture. On grimpe en haut de la 1ère mesa. Personne ne surveille l'entrée, pas de guide à l'horizon. Bon, nous n'insistons pas. Et puis nous sommes un peu mal à l'aise de pénétrer leur intimité.
Sur le chemin du retour, on s'arrêtera à Keams Canyon dont on galère à trouver l'entrée. On se retrouve, on ne sait pas trop comment, en haut de la mesa avec des indiens coupeur de bois plutôt qu'en bas, dans le canyon. Sur le retour, on tombe au milieu du canyon, sur un petit monument. Un message écrit par la main même de
Kit Carson, une des figures emblématiques et controversées de l'Ouest américain.
Sur la mesa (photo prise avec la mini camera, loosedé) - Les inscriptions de Kit Carson (toujours en loosedé). Pas sûr que l'on soit sortir du territoire Hopi.
On mange au trading post de Keams Canyon, dans la seule épicerie/resto/laundry à des dizaines de km à la ronde..
De retour chez les Navajos, on passe par leur capitale, Window Rock, le temps de faire le plein. Pendant que je mets de l'essence, un indien me demande s'il peut me prendre en photo ! Inversion des rôles ! En fait il kiffait la voiture de Zhe Frenchie, car son frère à la même !
Puis on enchaine quelques centaines de km d'une vraies Highways (I40 puis I25), passant par Gallup, Albuquerque, Santa Fé et finir à Los Alamos, sain et sauf.
On dépose Mini Frenchette.
Le trip est fini. Snif.... Vivement qu'on remette ça !