mercredi 27 mars 2013

Il faut bien que ça se termine

Aujourd'hui c'est mon anniversaire, c'est aussi le temps de clôturer ce blog (jusqu'à la prochaine fois !).
Mon voyage à l'autre bout du monde est en train de se terminer. Et il se termine plutôt en beauté, avec des résultats scientifiques qui devraient être publiés, avec la rencontre de personnes extras, avec un road trip en compagnie de my brozer !
Je vous remercie d'avoir pris le temps de venir faire un tour sur mon blog, de me lire, de me laisser des commentaires (online et offline) qui m'ont motivés à continuer d'écrire. Cet exercice (parce que s'en est un. J'ai passé parfois plusieurs heures à écrire mes conneries !) est un exercice vraiment enrichissant. Comment faire en sorte que les petites choses, le moindre de détails de sa vie, puisse devenir une aventure, une anecdote drôle, un souvenir impérissable. C'est un peu, "vie ma vie comme dans film".
Et puis il fallait faire en sorte que vous trouviez ça intéressant, que vous n'ayez pas juste l'impression d'avoir à faire à un mec qui regarde son nombril, le trouve beau, et n'arrête pas d'en parler comme si c'était la 8ème merveille du monde.
C'est aussi un excellent moyen de prendre du recule dans sa vie, et d'en apprécier tous les bons et mauvais moments. Bref, de se sentir vivant, acteur de sa vie....
 
I'm so alive right now !
 
Bien sûr, je n'ai pas de femme, bien sûr, je n'ai pas d'enfant et j'ai à peine un chez moi. Mais, je suis heureux car je vous ai vous, vous qui me lisez, qui m'écoutez raconter mes petites histoires, mes conneries, et c'est le principal car le bonheur est réel seulement lorsqu'il est partagé (ce n'est pas de moi, mais la traduction de : Happiness Only Real When Shared (C. McCandless)). Vous pouvez trouver que j'en fais peut-être un peu trop, mais je vous jure que c'est exactement ce que je ressens, là, maintenant, aujourd'hui, en ce jour de mon 34ème anniversaire.
 
See you soon les amis, collocs, famille !

jeudi 21 mars 2013

Ma vie comme dans un film


Ce matin, je me réveille après le 2ème rappel de mon alarme, jusque là, rien d'exceptionnel, surtout en fin de semaine. Après un petit déj vite avalé, je prépare ma salade de cactus pour le soir et packed mon sac pour la journée (ne pas oublié son jogging pour le yoga, et ne pas oublié le clafoutis aux pommes caramélisées pour la pause de 15h, faut bien faire honneur à la cuisine française !). Je décide de ne pas prendre le vélo (chargé de mon clafoutis qui pèse une tonne) et je pars donc en voiture au boulot, comme font des millions de personnes chaque matin. Je passe les gardes sécurités du lab, ce qui est déjà un premier pas, dans "ma vie comme dans un film". Lorsque j'arrive sur le grand parking de mon building, je vois des panneaux indiquant que la route est ensuite fermée. Tient tient, étrange. Ils font peut-être des travaux... Je cherche ensuite une place sur la parking qui est bien plein... plus que d'habitude (à moins que cela soit parce que je suis arrivé un peu plus tard que d'hab (lié à mon 2ème rappel d'alarme)....) Tient Tient, étrange... Une fois garé, je sors de la voiture, et mon instinct de chasseur (ou de proie ?) me fait faire un tour d'horizon détaillé de ce qui se passe autour de moi. Quelque chose ne tourne pas rond. J'aperçois tout d'abord des voitures de Police du County of Los Alamos. Etrange. Elles ne patrouillent pas dans le lab normalement. C'est réservé à la garde nationale. Encore plus étrange, elles sont alignées les unes derrières les autres. Puis j'aperçois les 4x4 de la garde nationale en face des voitures de police, elles aussi bien alignées. Je tente de m'approcher. Un cordon jaune, comme dans les films, entour la scène. Je suis de plus en plus intrigué. Je fais quelques pas quand j'aperçois cette fois-ci, les blindés du lab avec leur mitraillette sur la tourelle. Oh putain, ça ne rigole pas. Il doit se passer un sacré truc : une parade pour un dignitaire, un mec important (au moins le ministre de la défense !). Au milieu de la place vide, protégée par tous ces véhicules, se trouvent deux voitures banalisés. A coté de l'une d'elles, une petite parabole est posée, là, parterre... Bizarre bizarre. A oui, j'oubliais de vous dire que tout ça se passait à coté du radar de 5-10m de diamètre qui pointe en permanence vers le ciel. Bien qu'il fasse partie du décors, je me demande toujours à quoi il sert chaque fois que je le vois. Je préfère ne pas m'avancer. Quand j'aperçois 3 types qui sortent d'une autre voiture banalisée, décidément. Ils se retournent. Trois lettres, jaunes sur fond noir, se détachent de leur blouson : F B I. Wouahhhh ! Ce matin, je vis ma vie comme dans un film. Je décide de ne pas trainer plus longtemps dans les parages, quitte la scène et retrouve mes collègues de bureau. Aucun d'entres eux n'a assisté à la scène, ni se doute de quoi que ce soit. Ce midi, tout était rangé, le parking désert....
 
Ce soir, il est presque 10pm quand je rentre du boulot... Ma salade de cactus m'attend, sagement au frais. Cela fait 3 jours que je la prépare. Le plus dur est de drainer les feuilles de cactus. Elles sont pleines d'agave, le liquide qui sert à faire les tequilas. C'est un truc incroyable. Tu fais des trous dans le cactus, tu le presses, tu le rinces et il reste toujours de l'agave. Les feuilles de cactus suintent littéralement l'agave. C'est visqueux et un peu repoussant.
Une fois les feuilles dégorgées de leur sève, rincées et séchées, je les ai découpé en morceaux. Pour faire la salade, on ajoute des dés de tomate, 5 piments verts (des Jalapenos, ça pique trop, j'en ai mis 1), un demi oignon, pas mal de coriandre fraiche, le tout est arrosé du jus de 2 citrons. Il faut laisser macérer 1h min (une journée, ce n'est pas de trop).
  





Résultat, le cactus a bien eu le temps de dégorger toute la journée. Me voilà bon pour manger une salade visqueuse (cf la vidéo).  Bon appétit bien sûr ! La prochaine fois, j'attendrai d'être en Arizona pour manger une salade de cactus. Ah bah ça tombe bien, j'y serai dans 2 semaines :-) !


 
 

jeudi 14 mars 2013

Viens dormir chez moi j'habite chez un copain

Quel titre raccoleur ! Je vous sens impatient de savoir la suite... Donc, sans plus attendre, voici les meilleurs morceaux, rien que vous, avec quelques détails (croustillants ?).
 
La journée s'achève au lab. Il fait beau et chaud. Je suis en T-Shirt (il paraît qu'il neige en France, les pauvres...). J'ai passé la journée au lab à faire des manips. Je bosse sur un échantillon de notre collègue japonais, (vu qu'il revient souvent celui-là dans mes niouzes, je vais le baptiser. On l'appellera dorénavant Eshishi (certains comprendrons ;-)). Les échantillons d'Eshishi, sont des tranches d'acier avec un gros crack et des petits cracks diffus invisibles à l'œil nu. Il se fait tard, et mon Eshishi jette l'éponge, le moral en berne (Quoi ?! Comment ?! je n'arrive pas à tenir la distance face à ces maudits français, que l'on dit si peu travailleur ....!). Bref, c'est bientôt à mon tour de jeter l'éponge. Cette maudite tranche d'acier est récalcitrante. Damned, impossible d'en tirer quelque-chose ce soir. La nuit porte conseil, on verra demain. Avant de rentrer chez moi, je fais un détour par le supermarché, histoire de m'acheter un truc à manger car le frigo est vide, ne reste plus que quelques morceaux de tofu (ah oui, je ne vous ai pas dit, je suis en train d'essayer de réduire mon emprunte carbone, ce qui ne serait pas du luxe, même si c'est peine perdue à cause de tous les avions que je prends chaque année...). Je me lance dans le magasin, sans but précis, à part trouver quelque chose à me mettre sous la dent et remplir mon estomac. Pas vraiment faim. J'ère entre les rayons. Rien ne me fait vraiment envie. La loose.... Je me retrouve devant le rayon traiteur (enfin ça c'est un bien grand mot, on n'y trouve que quelques ailes de poulet grillé, des salades de pâtes fluos et les fameux sushis makis à la mode américain). Quand j'aperçois Eshishi, la mine défaite, qui se dirige droit vers les sushis makis. L'air penaud, il me dit qu'il va dormir au lab. Wouaahhh, là, il me bat, il est plus fort qu'il n'y paraît ! Et puis il m'explique qu'il préfèrerait dormir chez lui (ouf il est normal), mais qu'il ne connait pas le digicode de son immeuble qui se met en route à 8pm et que personne n'est capable de le lui donner... La loose... Je comprends mieux maintenant pourquoi il rentre "tôt" chaque soir. Tel Cendrillon, Eshishi est obligé d'être chez lui, avant 8pm (pour ne plus en sortir avant le petit matin, sous peine d'être banni de son appart....). D'une grande bonté d'âme, je lui dis : "Viens dormir chez moi, j'habite chez un ami". Je lui annonce qu'il peut donc venir dormir au château, et qu'il aura même un étage pour lui seul, s'il le désire. La french classe, quoi ! A peine fini ma phase, qu'il accepte ma proposition, pousse un vrai ouf de soulagement (1ère fois que je vois quelqu'un pousser ce fameux "ouuuuufffffffffff"). Son visage sur lequel je pouvais lire tous les malheurs du monde, se relâche et s'illumine d'un grand sourire, reconnaissant et éternel. Du coup, pour le diner, c'est tout vu, nous allons partager un fameux crispy maki et une pizza.
http://www.afcsushi.com/
 
Je lui fais la visite de château. Il hallucine. HOOOHHHH le garage énorme ("c'est la taille d'une maison au Japon", qu'il me dit. Je lui réponds que c'est plus grand que mon studio à Paris. On rigole...) HOOOHHHHH le lave-linge géant, avec le sèche linge, lui aussi géant juste à coté. HOOOHHHH la TV 3D d'1m de diagonale. HOOOHHH la véranda de 30m² !!! HOOHHHHH, un étage, rien que pour lui, avec sdb, 2 chambre et une terrasse de 30m² en tek !!!! Bref, il est aux anges. Quand je lui propose des bières, il n'est pas loin de verser une petite larme. Sa boisson préférée.... Lui qui croyait, 15 min auparavant dormir au lab.  On se tape, le crispy maki, qui malgré les apparences, n'est pas si mauvais. Mais qui n'a cependant rien à voir avec un maki. On enchaine avec la pizza. On s'enfile une 2nde bière. On discute, on rigole (Eshishi est un vrai marrant). On prépare son séjour à Paris (qu'il connait presque aussi bien que moi !) pendant lequel il viendra visiter mon autre lab, le Super LIP (SLIP pour les intimes). Il se fait tard. Pas même eu le temps de se mater un film 3D (on était pourtant super motivé). Je m'endors, serein, l'impression d'avoir été utile aujourd'hui. Ca fait du bien.... 
 
 

samedi 9 mars 2013

Craquage complet

Aujourd'hui, on est samedi. Et samedi, tout est permis...

C'est permis de faire la grasse mat'. Mmmmhh, c'est bon de se réveiller lentement, sans stress... ouvrir un œil... tenter d'ouvrir l'autre... refermer celui qui était trop pressé... pour enfin les ouvrir tous les deux, simultanément, d'un seul coup, 2 heures plus tard... puis sauter hors du lit prêt à profiter de la journée.

C'est aussi permis de ne prendre qu'un gros petit dej' avec tout ce que tu aimes (et qu'on a sous la main)... commencer par un avocat que-tu-tuerais-père-et-mère-en-France pour en avoir un aussi bon... MIAM ! Enchainer par des tortillas au maïs jaune trempées dans de la sauce salsa, la vraie, en direct du Mexique, juste de l'autre coté de la frontière... MIAM ! Finir par un bol de céréales organic aux dattes (c'est MIAM les dattes !). Le tout arrosé par un Chaï Tea Latte maison, sucré au sirop d'agave (parce qu'ici, c'est comme le Mexique, mais en plus riche). MIAM !

C'est aussi permis d'aller travailler (en voiture... le vélo n'est pas encore obligatoire).... de passer les gardes frontières qui protègent le Lab de tout intrusion de clandestins mexicains, chinois ou français grâce au badge magique... de te garer juste en face de l'entrée du Lab, car tu es tout seul... de passer l'après midi à comprendre que ton expérience ne marche pas, parce que tu as branché la masse sur le +... de te retrouver avec ton collègue japonais qui est là, lui aussi, comme toi, en galère d'expérience... de ne pas céder et partir seulement quand lui aura jeter l'éponge (et pousser un cocorico quand c'est fait !)... pour finir par éteindre les lumières du lab et te retrouver seul, sur le parking presque désert... la dernière voiture restante, étant celle du collègue Japonais qui est passé par son bureau en quittant le Lab (mince, il est vraiment très fort)....

C'est aussi permis de te faire plaisir (ahhhhh le plaisir... le St Graal des temps modernes !)... une bière au nouveau et unique pub de Los Alamos, le tout accompagné d'un fish'n chips au poisson chat... tu hésites, car Samedi, c'est permis... mais pas envie de prendre le risque de te retrouver tout seul à ta table... tu optes finalement pour composer ton diner au supermarché... tu craques devant un steak organics à 14$... que tu accompagnes d'une salade organic mi-épinard mi- jeunes pousses... puis tu craques devant le "mediterranean bar" (y a des olives, de la feta, des tomates séchées, des artichauts, des fèves, le tout plongé dans de l'huile d'olive)... en France, c'est juste normal... ici, c'est juste exceptionnel (et exceptionnellement cher)... tu enchaines avec du fromage, du vrai (qui commence à sérieusement te manquer)... tu avais résisté jusque là... tu croises ton collègue japonais... il pleure devant les sushis et les makis enrobés de céréales crispys, surplombés par des morceaux de poivrons, le tout macérant dans de la mayonnaise... tandis que toi tu pleures devant un morceau de gruyère à 14$... vous en rigolez, il faut bien... et puis tu craques, car samedi c'est permis.... pour un bout de parmesan...

C'est enfin permis de passer la soirée, seul, à tripper sur ton morceau de viande organic... de déboucher la bouteille de vin qui attend une grande occasion... et pourquoi pas aujourd'hui ! ... et en plus, le vin, un Zinfandel du Sonoma County en Californie, un des meilleurs terroirs des USA, va à merveille avec ton gros steak... tu cuis ton steak saignant... un truc quasi prohibé aux States... mais on est samedi, donc c'est permis... tu te fais ta salade méditerranéenne... et tu manges le tout... debout... sur ton bar américain... la zic à fond (avec entre autres, 16 horsepower, Keny Arkana, Mano Solo, Bright Eyes Mike Snow, Joshua James ou David Ford...)... tu manges tout... goulument... même le gras de la viande est délicieux... tu trippes...


Samedi... tout est permis...

jeudi 7 mars 2013

Flat Tire (à ne pas confondre avec Fat Tire)

Je suis un nouvel homme. Nouvelles paires de lunettes. Nouvelles paires de chaussures de cowboys. Et bientôt nouveau physique. Enfin ça, c'est ce que j'espère. Pour arriver à mes fins, je me suis mis au Yoga, à un rythme quasi militaire : 3 fois par semaine. Je commence à maitriser le vocabulaire (dommage, je suis bon pour réapprendre le vocabulaire en France) et les positions. La position de base est celle du chien penché vers le bas, mais il y a aussi celle du chien qui fait pipi, la position de l'archer qui tire une flèche vers le ciel,  la position du doritos (ou du triangle, c'est selon sa préférence), ou bien celle du bébé qui joue avec ses pieds.... Mais ma préférée reste la position du demi bretzel. Un vrai truc de fou. Y a moyen de rester coincé dans cette position sans un bon entrainement (tel que le mien, bien sûr !). Si vous êtes gentils, je vous ferai une démo, la prochaine fois qu'on se verra. Bref, le yoga, ça fait du bien là où ça fait mal. Certaines mauvaises langues (comme celles du lab de Los Alamos) diront que je vais au cours de Yoga pour mâter les chicks (comme on dit ici). C'est vrai qu'il y a des chicks, mais elles ne sont pas si nombreuses que ça. Et puis quand on fait le demi bretzel, en plus de ne pas être à son avantage, on reste surtout concentrer sur soi pour ne pas rester coincé. Donc point de de mâtage de chicks pendant l'entrainement. Au fait, savez-vous où ont lieu les entrainements ? Pas dans un gymnase, pas dans une salle de sport, pas en plein aire, mais dans les églises de Los Alamos, dont certaines nous prêtent leur salle de réunion ou leur hall.
Bon, le yoga, c'est bien, mais pour avoir un nouveau physique, ce n'est pas suffisant. J'ai donc décidé de mettre aussi au VTT. Il y a pleins de pistes autour du lab, dont certaines partent directement des marches du bâtiment. De plus, j'ai un super vélo à double suspension avant-arrière, un casque, des lumières et aucune pratique du VTT. C'est bon, je suis prêt à me lancer sur les pistes de Los Alamos. Zhe Frenchie se fait le Quemazon trail (un truc assez costaud qui monte dans la montagne, avec quelques passages où il faut monter des marches de 70-80cm) le midi et me propose de venir avec lui. Ok pas de problème. Je suis un nouvel homme. Même pas peur. Ce matin, je laisse mon coupé à la maison et je sors Zhe VTT. J'ajuste mon casque. J'enfourche la bête. Et me voilà en train de descendre à fond la caisse l'allée de mon garage. Youhouuuu, à moi la liberté. Freedommm. A bat les voitures. Je peux me déplacer à l'aide ma propre énergie, une énergie propre ! Ce moment d'extase fut malheureusement très bref. A peine sur la route, je me mis à changer les innombrables plateaux de mon vélo pour me retrouver à peine au dessus du plateau-qui-te-fait-pédaler-dans-la-semoule. Ce matin, je réalise que ma rue est en pente, et malheureusement pour moi, cette légère pente est en train d'anéantir tous mes espoirs de liberté. Arrivé en haut de la cote, le feux est rouge. D'habitude, je suis impatient qu'il passe au vert, le pied sur l'accélérateur, prêt à foncer. Ce matin, j'émis secrètement le vœux que le feux ne passe pas jamais au vert, ou alors pas trop rapidement. Quand il passa au vert, je n'avais pas encore repris mon souffle. Mais pas le temps de cogiter que je me retrouvais maintenant sur la route principale qui traverse Los Alamos, une 2x2 voies. Je ne pouvais plus faire machine arrière. Je ne pouvais pas non plus m'arrêter. Je m'aperçu là encore, que la route n'étant pas plate, mais grimpait légèrement, vraiment légèrement, mais suffisamment pour que je commence à sentir le gout du sang dans ma bouche. S'ajoute à ce triste tableau, le fait que je pleurais à chaudes larmes à cause de la brise sèche et froide qui me fouettait (légèrement, très légèrement vue ma vitesse) les yeux. J'arrive au pont qui traverse le canyon qui sépare la ville du lab. Il est long ce pont. Il est aussi en pente, toujours à mon désavantage. Je me revoie le passer en voiture, haut la main, regardant les gens sur leur vélo qui parfois n'avaient pas d'allure. Aujourd'hui c'est à mon tour. Et je pense qu'aujourd'hui je battais les records du mec qui n'a pas d'allure. En plus de pédaler toujours dans la semoule, arcbouté sur mon vélo, les doigts crispés sur le guidon, je me balançais de haut en bas à chaque coup de pédale, à cause de mes putains de suspension de la mort. Je suis sûr qu'il n'en fallait pas beaucoup plus pour que quelqu'un contacte le 911 ou s'arrête pour m'emmener à l'hôpital qui se trouvait juste en face. Arrivée à l'entrée du lab, il fallait encore que je le traverse. Et le lab est grand (12 000 personnes y travaillent). Pas de bol, la route continue de grimper. Je passe en mode escargot, soufflant comme un dingue, devant la caserne des pompiers. J'ai prié pour ne croiser personne, trop peur qu'un pompier ne souhaite se porter à ma rescousse (et qu'il prenne ma tension au passage...). Merde. Je suis un nouvel homme, avec un nouveau physique (et un mental d'acier). Je ne céderai pas. Pour raccourcir mon calvaire, je pris les chemins réservés aux piétons, au risque de me faire goaler par un des mecs de la sécu patrouillant en 4X4 ou pire, ceux patrouillant en blindé, car ici on ne rigole pas avec la sécurité des piétons et le règlement. Mais au diable ce fichu règlement. "I'm dying, guys. Let me go or rescue me.. hhhaaaa....argh". J'arrive enfin devant les marches d'escalier qui mènent à mon bureau. Je pose mon vélo. Envoie un texto à Zhe Frenchie pour savoir s'il a bien amener l'anti-vol. Puis m'assois sur les marches d'escalier. Tentant de reprendre mon souffle et mes esprits. Les jambes en coton. Les poumons au bord de l'implosion. Zhe frenchie, qui a certainement compris que je ne pouvais plus bouger pour quelque temps, m'apporta l'anti-vol. Fit une drôle de tête en voyant la mienne. Tâta mes pneus. "Mais ils sont dégonflés tes pneus, c'est pour ça que tu en a chié autant !". AHHH, putain de flat tires. C'était donc ça et pas uniquement mon nouveau physique qui ne vaut rien. Je renonce lâchement de faire le Quemazon trail avec Zhe Frenchie le midi. Par contre, il fallait bien que je rentre chez moi le soir. J'ai donc du reprendre mon vélo, les pneus regonflés à bloc cette fois-ci, tout comme ma motivation. Ce fut un vrai régale. J'ai dévalé à fond la caisse toute la route du retour. J'arrive chez moi, pas même essoufflé, un comble ! Mais pas le temps de m'auto-congratuler que je me change et file pour mon 2ème cours de Yoga de la semaine. Quand je vous dis que je suis un nouvel homme !
 
Namasté à tous.

lundi 4 mars 2013

I love cracks

Depuis quelques années maintenant, je passe mes journées à débusquer les cracks dans les os. Il m'arrive de passer des semaines entières, les yeux rivés sur mon écran de PC ou bien sur mon microscope, à compter des cracks de toutes sortes en 2D ou en 3D. De tel sort que plus rien n'échappe à mon radar. J'ai compté des tas de micro-cracks et quelques nano-cracks, j'ai découvert des tiny-cracks et je suis toujours à la recherche des diffuse-cracks. Mon cerveau est surentrainé. Je vois des cracks partout, dans le goudron des trottoirs, dans le plafond des apparts de mes amis, dans les tasses de café, dans les très très vieux fromages.... jusque dans le parebrise de mon coupé !!! Euuuuuh.... j'hallucine pas là. Il y a bien une ombre sur le tableau de bord. Ce n'est pas juste une illusion d'optique. Merde, c'est un vrai crack ! Un bon gros crack de plusieurs dizaines centimètres de long. Comment ai-je pu faire un crack de cette taille sans m'en rendre compte ! Je suis super embêté, car ce n'est pas ma caisse, mais celle de mon collègue qui me l'a prêtée avec sa maison... J'imagine que ça va me couter un max et puis je n'ai aucune idée de comment m'y prendre, ça ne m'était jamais arrivé avant. D'un autre coté, je suis super excité, j'ai un super macro-crack, enfin ! MON macro-crack ! Youhou ! Au lab, tout le monde est excité par mon super crack. Comme on se marre bien et qu'on est très drôle, on décide de faire un blague à mon collègue. Je lui envoie un mail très laconique qui dit en substance :"J'ai eu un gros problème avec ta voiture, je fais quoi ? Je te rassure, je vais bien" Avec en pièce jointe, une photo d'une voiture identique à la sienne, mais complètement bousillée. Drôle, non ? Dommage qu'il n'ait pas été possible de voir sa tête quand il a reçu le mail ! Bref, quand je lui annonce qu'en fait, ce n'est qu'un crack (maxi quand même) sur le parebrise, ça passe comme une lettre à la poste.
Sur les conseils de l'expert en mécanique auto du lab, je prends rendez-vous avec un technicien via un site web. C'est super bien foutu. Tu dis où est le crack, combien y en a, ainsi que d'autres détails. Puis tu dois passer par le fameux test du billet de 1 dollar. En sortant du taf, mon billet de un dollar à la main, je me suis escrimé pendant quelques minutes à faire tenir la totalité de la fissure dans le billet. Mission impossible.  La fissure est définitivement plus grande que le billet. Je suis bon pour remplacer tout le parebrise... Damned !
Le technicien est venu aujourd'hui directement au château (tu peux aussi le faire venir au boulot, mais dans mon cas, le mec n'aurait jamais pu passer la sécu). C'est un technicien itinérant qui doit couvrir le nord-est du Nouveau-Mexique, un territoire d'environ 500x500km², et oui, on est en Amérique ! En tout cas, il a été super rapide et très pro. Il lui a fallu un peu plus d'une heure pour me mettre un nouveau parebrise. Je voulais garder l'ancien pour mon collègue, qui est aussi fan de cracks, mais il est énorme et pas moyen d'en couper un bout. Le technicien, sympa, me montre les autres parebrises qu'il a dans son camion. Malheureusement, ils sont tous un peu trop grand. Il n'y aura donc pas de nouvel échantillon fissuré au lab !



Mon bon gros macro crack                   -                                 début des travaux
  
Démontage de l'ancien parebrise                         -          Mon coupé sans parebrise. Ca fait bizarre.
  
Et voilà, un nouveau parebrise tout neuf !

jeudi 28 février 2013

L'écume des jours

Comme certains le savent, en plus d'être un ingénieur talentueux (cf ma cristallisation), oui oui je sais, merci, je suis aussi coproducteur de film, comme ça, à mes heures perdus (quand je ne suis pas tout simplement à la tête de la plus grosse communauté de prêteurs de microcrédits (cf mon interview par Microworld)). Et comme j'ai été agréablement surpris du résultat (l'adaptation du livre de Boris Vian me paraissait impossible à mettre à l'écran, et puis Audrey Tautou a le don de me taper sur les nerfs...), c'est avec une certaine fébrilité que je vous présente la bande annonce officielle de MON film (enfin une partie, toute petite partie, est à moi). Enjoy guys ! C'est offert par la maison :-) !

lundi 25 février 2013

Petite balade sympathique

On est Samedi, il fait beau. Je suis tout seul à Los Alamos, décidé à faire un week-end pépouse. En fin d'après-midi, je décide de sortir mes fesses du canap' pour faire une petite balade. Après avoir hésité avec la balade en vélo (J'ai un super vélo, double suspension, cadre en alu... le tout offert dans la location du château !), j'opte pour la balade à pieds sur le Kwage Mesa, la mésa qu'on voit en arrivant à Los Alamos. Elle a des couleurs terribles lorsque le soleil se couche et je suis sûr que depuis la mesa, la vue doit être mortelle.
 
 
Je mets un peu de temps à trouver le départ du trail qui fait environ 4.4miles aller-retour, soit presque 7km. Il est caché derrière les étables de Los Alamos. 
Une fois sur le trail, armé de mon appareil photo, de mon pieds photos et de mon chai tea latte (que j'ai oublié de boire au petit dej'), je m'enfonce sur la mesa. Sur les bords de la mesa, la vue plonge directement au fond d'un des canyons de Los Alamos. Au loin, on aperçoit les autres mesas. Le soleil commence à se coucher. Je trippe. Je prends mon temps pour savourer ce moment de solitude.

     
Mais où est Sylvain (l'homme qui aimait se prendre en photo)
J'arrive à un embranchement, je décide de continuer, je veux aller au bout de la mésa. Lorsque j'y suis, le soleil se cache doucement derrière les montagnes de Jemez. Le ciel se strie de rose. C'est beauuuuu.
  
 
Après en avoir pris plein les yeux, je décide de faire demi-tour et retourne vers ma voiture. Je suis déjà parti depuis plus d'1h30 et je réalise que le soleil mettra moins de temps que ça pour complètement disparaitre. Effectivement, après 30 min de marche, la pénombre envahie le trail. Merde. J'ai pas pris ma lampe torche. Je vois rien ! La flippe me gagne peu à peu, d'autant plus que je commence à me rappeler les histoires de mountain lions (les pumas) de Los Alamos (dont la dernière en date, un mec qui tape à coup de pelle sur le puma qui est en train de bouffer son chien dans son jardin). Les mountain lions, ils sont bien là, autour  de nous. Puis je me rappelle mon cours de sécurité électrique (toujours avoir un plus petit que soit dans le groupe, c'est lui qui se fera attaquer. Là, je suis seul, démuni, même pas une Mini Frenchette à mettre sous la dent du puma). Je commence petit à petit à sérieusement à baliser. D'autant plus qu'il y a des traces de félins dans la neige et dans la terre (ou bien est-ce seulement celles de gros chiens.... mon discernement est altéré par la peur qui commence sérieusement à attaquer mon coté rationnel).
  
Quand je me souviens que j'avais installé l'appli "lampe torche" sur mon massive phone. Putain, pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt. Je peux enfin éclairer le chemin et éviter de me tordre la cheville sur un caillou (et donc éviter de devenir une proie de choix pour le puma. Ils aiment bien attaquer les animaux blessés en plus des petits). Et puis je peux éclairer les buissons au loin et tenter d'apercevoir les yeux brillants d'un puma avant qu'il ne m'attaque. Oui, mais la lumière fait jaillir des ombres mouvantes dans les buissons. Je me surprends à tressauter devant l'ombre d'un buisson  qui se jette à mes pieds ! Sur les conseils de Mini Frenchette, je chante, JE CHANTE TRES FORT... et aussi TRES FAUX (voir la vidéo) ! Ca devrait les effrayer. Je me sens un peu ridicule armé d'un gros bâton pointu récupéré sur le chemin, chantant très fort et balayant le noir avec mon téléphone. Mais comme on dit, le ridicule ne tue pas, contrairement aux mountain lions. Quand j'aperçois le trou dans le grillage, celui que j'ai franchi au départ du trail. Je pousse un ouf de soulagement. Je me rends compte que je suis essoufflé, la peur m'ayant poussé à marcher VITE, TRES VITE ! Je retrouve ma voiture sur le parking désert. Je rentre chez moi, heureux d'être encore en vie. Rien de mieux qu'une petite flippe sur une mésa pour se sentir vivant ! Je vous le recommande !
 

 

samedi 23 février 2013

Road trip to Antelope Canyon and Hopi reservation

Bon, une fois n'est pas coutume, nous nous levâmes tôt (certains le bide un peu en vrac, d'autre la tête). Une fois n'est pas coutume, je servis le petit dej' au lit à Mme Mini Frenchette, qui s'est sacrifiée la veille pour dormir dans le petit lit d'appoint (en même temps, c'est la plus petite et elle aurait perdu au bras de fer). On est dimanche matin, personne dans les rues de Page (ils doivent tous se préparer à aller à l'église et surtout se demander comment choisir la bonne, ce qui n'est pas tâche aisée ici).
Petite relecture DU programme. Hum Hum, oui oui, ah, il est marqué : être vers 9h-10 à Horseshoe Bend pour avoir les rayons du soleil qui pénètrent tout juste dans le fer à cheval. Banco, c'est parti mon kiki !

Page Boy Motel (ne me demandez pas pourquoi ce nom). Parpaings et parkings.

Petite escalade de dunes de sable et..... wahouh, mortel, c'est vrai qu'on dirait un fer un cheval. Pas de barrières, on peut s'approcher tout prêt du bord (et tomber si on ne fait pas attention). Même moi qui n'est pas le vertige, je ne suis pas très rassuré. J'ai les jambes qui tremblotent un peu. Mais, bon, faut bien que j'arrive à l'avoir en photo, ce fer à cheval. Je ne vais pas garder cette vision rien que pour moi. Vous méritez aussi de faire un wahouuhh, bien installé dans votre canap' ou devant votre PC au bureau :-).
  
Horseshoe bend. 
D'après Mini Frenchette qui est seismologue et en connait un rayon sur les roches et la géologie, les petits grumaux qu'on trouve sur les roches toutes plissés seraient des ... euh... des.... Mince, j'ai déjà oublié, mais son explication était vraiment intéressante. Heureusement qu'on l'a dans la French Team. Dès que Zhe Frenchie ou moi-même voyons une roche un peu bizarre, on tape sur l'épaule de Mini Frenchette : dis, c'est quoi ça ?
  
Géologie de fou !
C'est pas tout ça, mais un car de chinois, suivi d'un car d'indiens (d'Indes ceux-là !) débarquent et foutent un peu en l'air la magie du lieu. Le silence s'évapore. Et puis faut dire que de les voir s'agiter aussi près du bord, ça nous fait un peu flipper. Nous partons donc rejoindre notre deuxième étape. Il est presque midi et c'est Zhe good timing pour pénétrer dans le slot canyon le plus connu au monde, Antelope Canyon Slot. On décide de commencer par le Upper Antelope Canyon car il faut prendre une navette (en fait c'est un gros pickup où l'on entasse 10 personnes à l'arrière) pour rejoindre l'entrée du slot canyon. Nous n'avons pas trop le choix de la compagnie car il n'y en a qu'une qui fait la navette, et chaque jour, c'est une nouvelle compagnie. Bref, aujourd'hui, c'est la compagnie de Ryan. Ryan est Navajo (Antelope Canyon appartient aux Navajos. C'est un endroit sacré). Ryan est jeune et Ryan, ça le fait chier de venir travailler aujourd'hui. Il était bien devant la TV quand son oncle l'a appelé pour filer un coup de main. Donc Ryan sera notre chauffeur et notre guide pendant toute l'heure passée dans le slot canyon. En fait il sera surtout notre chauffeur. Pour la partie guide, Ryan, il repassera. Ne restera de ses interventions que son fameux "just kidding" qu'il met à la fin de toutes ses explications. Exemple : "Antelope Canyon est un endroit sacré pour les indiens Navajos. Nous y faisons des cérémonies, et des offrandes, ainsi que des sacrifices humains, just kidding !". Putain on se marre. Du coup, j'ai pris mon temps, et j'ai tenté de faire de belles photos, ce qui n'était pas gagné car le slot canyon est très étroit et 50 personnes suffisent à donner l'impression qu'on est dans les couloirs du métro aux heures de grande influence (enfin là je déconne un peu, ici les murs ne sont pas recouverts de carrelages, ni de pubs).
 
  
Mini Frenchette à l'arrière du pickup, sur la route bumpy. Elle décolle carrément du siège. On a failli la perdre sur le chemin ! A droite, les frenchies devant l'une des 2 entrées du slot canyon. C'est étroit, non ?
  
 
Les photos se passent de commentaires, non ?
     
Zhe Frenchie                  -                       Moi-même
   
Zhe Frenchie et Mini Frenchette tenant la pose.
 
Après avoir bien trippé dans le Upper Antelope Canyon, nous étions bien décidés à faire le Lower Antelope Canyon, qui se fait sans guide et tripper encore plus. En plus il est moins touristique car plus difficile (il y a des échelles à grimper, ce qui suffit à faire fuir les 3/4 des touristes !). Manque de bol, il est fermé pour cause de : workers didn't show up ! Incroyable. Tant pis, on décide de prendre notre temps et de se taper un gros dej' à Page (mais pas de Navajo Burger cette fois-ci). Nous prenons des salades. C'est léger une salade, non ?..... Pas ici ! Surtout quand le bol de la salade est fait en tacos et qu'on peut le manger !

  
Taco salad avant - après.

On termine notre tournée des trucs à faire dans le coin de Page par la visite du barrage du Lac Powell. C'est impressionnant. Un petit filet d'eau s'échappe du barrage pour reformer la rivière Colorado.

Barrage du lac Powell

Il est temps de partir en territoire Hopis. On veut voir s'ils sont plus sympa que les Navajos ! On passe par la plus grosse ville frontière entre les Navajos et les Hopis, Tuba City, qui est comme d'habitude, surtout constituée de Mobil Home. Puis nous nous enfonçons dans le territoire Hopi.

 
Photo de droite : Zhe frenchie lâche un des fameux buissons du farwest pour la photo. Prendre des photos, c'est parfois un travail de groupe.

Il est vaste, avec quelques maisons dispersées dans des étendus de plaines et de mesas à perte de vue.
A partir de là, vous ne verrez plus aucune photos ni vidéos (pas même un enregistrement sonore ou bien des notes écrites) car il est formellement interdit aux étrangers "prendre" ce qui est en territoire Hopi.
Nous passons par la 3ème mesa (chaque mesa est associé à une culture Hopi unique et est composée de plusieurs villages, dont les maisons les plus anciennes datent du 16ème siècle) et nous arrivons en début de soirée à la 2ème mesa où se trouve le Hopi Cultural Center. C'est le seul endroit où dormir dans toute le territoire Hopi qui s'étend sur des centaines de km. On dîne une nouvelle fois locale, en testant la nourriture traditionnelle qui est surtout composé de maïs (mais pas celui qu'on connait, il ressemble plus à un pop corn moue) de couleur jaune ou bleue. Peu de viande. Pas de piment. Après les plats épicés, celui-ci nous semble bien fade mais c'est très bon. Et surtout, ça nous change de la nourriture mexicaine.
Ce soir, nous n'avons que 2 lits doubles pour 3. Nous décidons de ne pas choisir qui dort avec qui et nous avons réuni nos 2 lits pour n'en faire plus qu'un grand. Et devinez qui a dormi au milieu. C'est moi ! Heureusement que nous avions comblé le trou avec un duvet. Ce qui fait que j'ai finalement assez bien dormi.
Le lendemain, on essaye de visiter un village Hopi (Walpi de la 2ème mesa). Mais personne n'est disponible pour nous guider (et c'est obligatoire d'avoir un guide). La guide officielle doit remplacer un employé par venu dans son magasin (il n'y a pas que chez les Navajos que les employés décident de ne pas venir !). Un autre guide non officiel est quand à lui occupé à faire une cérémonie dans le Kiva du village... Bref, au bout de quelques heures de démarches, nous décidons de partir. La prochaine fois nous réserverons notre guide suffisamment en avance.
Sur le chemin, nous tentons d'approcher un village en voiture. On grimpe en haut de la 1ère mesa. Personne ne surveille l'entrée, pas de guide à l'horizon. Bon, nous n'insistons pas. Et puis nous sommes un peu mal à l'aise de pénétrer leur intimité.
Sur le chemin du retour, on s'arrêtera à Keams Canyon dont on galère à trouver l'entrée. On se retrouve, on ne sait pas trop comment, en haut de la mesa avec des indiens coupeur de bois plutôt qu'en bas, dans le canyon. Sur le retour, on tombe au milieu du canyon, sur un petit monument. Un message écrit par la main même de Kit Carson, une des figures emblématiques et controversées de l'Ouest américain.
 
  
Sur la mesa (photo prise avec la mini camera, loosedé) - Les inscriptions de Kit Carson (toujours en loosedé). Pas sûr que l'on soit sortir du territoire Hopi.

On mange au trading post de Keams Canyon, dans la seule épicerie/resto/laundry à des dizaines de km à la ronde..
De retour chez les Navajos, on passe par leur capitale, Window Rock, le temps de faire le plein. Pendant que je mets de l'essence, un indien me demande s'il peut me prendre en photo ! Inversion des rôles ! En fait il kiffait la voiture de Zhe Frenchie, car son frère à la même !
 
Puis on enchaine quelques centaines de km d'une vraies Highways (I40 puis I25), passant par Gallup, Albuquerque, Santa Fé et finir à Los Alamos, sain et sauf.
 
On dépose Mini Frenchette.

Le trip est fini. Snif.... Vivement qu'on remette ça !

vendredi 22 février 2013

Road Trip to Monument Valley - Page

2ème jour de notre trip dans la région des four corners. Levé matinal pour profiter de la journée et tenter de respecter LE programme, qui est moins chargé que la veille, mais reste tout de même assez dense.
Vue de notre motel sur la rivière San Juan. Pas mal non, comme vue au petit matin !
1ère étape, trouver le fameux Mexican Hat. C'est un rocher (comme par hasard) qui se trouve à la sortie de la ville. Après quelques hésitations, nous finissons par le trouver. Avec un peu (voir beaucoup d'imagination), il est vrai, que le rocher ressemble vaguement à un chapeau mexicain. Rocher trouvé, photo !
Ne soyez pas déçu, ceci est le fameux Mexican Hat !
2ème étape, aller au Goosenecks state park d'où nous devrions avoir une vue terrible sur les méandres de la rivière San Juan, qui parcourt à peine 1.5 miles en s'enroulant autour de pitons rocheux sur plus de 6 miles de long. Et LE programme disait vrai, la vue est incroyable ! Un peu comme si nous regardions la rivière vue du ciel.  Une vue à donner le vertige ! Overlook trouvé, photo !
 
   
Mais où sont Zhe Frenchie et Mini Frenchette ?
  
Gooseneck Overlook
 
Il est temps de rejoindre la grande étape du jour, le parc de Monument Valley. L'arrivée dans le parc est grandiose. Encore plus grand et majestueux que dans notre imagination. Valley of Gods est effectivement une version mini de Monument Valley. On paye l'entrée, on s'habille chaudement, et...... on décapote again ! C'est parti ! Cette fois-ci nous ne sommes pas seuls dans le parc, même s'il n'y a pas foule. Les personnes que nous croisons nous dévisagent dans notre décapotable. Sur certains visages, nous pouvons lire une pointe d'envie. Et y a de quoi ! Nous passons 2h30 dans le parc à tripper et... à faire des photos !
 
On s'approche de Monument Valley. La vue est incroyable !
 
Monument Valley ! C'est mythique ! Nous allons prendre la petite route, en contrebas qui nous emmènera à travers ces géants de pierre.
 
  
      
 
Il commence à se faire faim. On se dirige vers la "grande" ville du coin, Kayenta, qui se trouve au croisement de 2 highways, autant vous dire que la ville n'a rien d'extraordinaire. Comme d'hab, des mobil homes un peu partout avec des centres commerciaux qui longent la route. On s'arrête au Amigo Café, toujours décidé à ne pas aller dans les chaines de fast-food. Nous sommes les seuls non-indiens. On commence à s'y habituer. Avec Zhe frenchie, nous décidons de continuer à jouer la carte locale et nous commandons, sans trop nous poser de questions, les burgers façon Navajo. Quelle ne fut pas notre surprise quand notre assiette est arrivée sur la table. En fait d'un burger, le burger Navajo est composé d'1 grand fried bread (30cm de diamètre), recouvert de 2 steaks, de morceaux de tomate, d'un demi-onion en rondelle, d'un pickle pour la déco, le tout recouvert d'un second fried bread ! Et pour couronner le tout, l'assiette était pleine de frites maison ! Ouahhh ! Et le pire, we did it, nous avons presque tout manger, aider par presqu'un litre de coca (ne restait à la fin qu'une partie du fried bread. Qu'est-ce c'est gras ce truc !). Après cette exploit (un peu débile, je dois l'avouer), il nous a fallu plus d'1h avant que nous ne puissions réellement sortir de table... Et voilà, à faire les malins, nous sommes en retard sur LE programme. Damned !

  
Amigo café et son Navajo burger (qui devrait figurer dans les guides, il est tout aussi mythique que Monument Valley !)
 
Nous arrivons finalement juste à temps pour notre 4ème étape, qui se situe au Navajo National Monument. Il est 16h30, le parc ferme à 17h. Nous fonçons voir les ruines des habitations pueblos construites autour du 13ème siècle. Les ruines sont de l'autre coté du canyon. Qu'a cela ne tienne. Je sors mon gros zoom (et n'essayez pas d'y voir autre chose) et hop... photos ! Pour la petite histoire, le nom du parc est trompeur, ce ne sont pas les Navajos qui ont bâtis les maison, mais les ancêtres des Hopi, une tribu indienne (faisant partie des pueblos), implantée sur ce territoire bien avant sa conquête par les Navajos (la concurrence entre les 2 peuples perdurent toujours, alimentée par les intérêts financiers de quelques uns (lien)).
 
  
Nous avons gardé notre âme d'enfant :-) !
  
Le canyon, avec au fond, dans le trou, les ruines des maisons datant du 13ème siècle.

Une trace de dinosaure (comme ça, au passage, c'est offert !)
 
Le soleil commence à se coucher, il est grand temps de rejoindre Page  où nous allons passer la nuit. Cette ville est la porte d'entrée du lac Powell, un lac artificiel qui a mis plus de 12 ans à se remplir ! L'entrée de la ville n'est qu'une suite d'églises (Eglise du Christ, Eglise de Bethléem, Eglise de la Bible de la croisée des chemins, des Luthériens, des Unitaires...) sur des centaines de mètre. Nous avons décidé d'aller au motel le plus proche des bars afin de ne pas avoir à prendre la voiture. Ce soir, c'est fiesta ! Le mec du motel est étonné de nous voir. Nous sommes ses 2èmes et derniers clients de la soirée. Pour ne pas avoir à se lever le lendemain matin, il nous file notre petit déjeuner à mettre dans le frigo de la chambre. Pour la fiesta, nous avons le choix entre un bar touristique, avec de la musique country et un bar décrit dans LE programme, comme le rendez-vous des cowboys, des locaux et des marginaux. Bingo ! Nous optons pour le 2ème choix... et nous n'avons pas été déçu. Le bar se situe dans un hangar sans fenêtre, juste une porte en zinc. Nous hésitons un peu avant d'entrer, mais comme la porte s'ouvre sur un mec bourré sortant prendre l'air, nous nous engouffrons dans l'antre. La déco est assez kitch, car ce soir, c'est soirée St Valentin ! La salle est grande et assez vide. Les clients, majoritairement indiens, plus quelques mecs seuls, sont accoudés au comptoir. Derrière le comptoir, une fille qui n'a pas l'air d'avoir 21 ans, habillée sexy-vulgaire, sert les clients et tape la bises ou le hug aux nouveaux venus masculins. Dans un coin de la salle, les plus jeunes jouent au billards.  Au fond, une estrade attend son groupe de rock ou son dj. Well, on s'assois, commande une margarita, que le spectacle commence ! Les gens ici commandent leur bière, non pas en pinte, mais en pichet individuel. C'est plus pratique quand on a une grosse soif ! Une 2ème serveuse, habillée en pyjama, est venue épaulée la 1ère. Son rôle était de nous faire boire, ce qu'elle a plus ou moins bien réussi. Nous nous sommes laissés tenté par leurs cocktails spécial St Valentin à 2$. Autant vous le dire tout de suite, ce n'est pas la spécialité de la maison. Chaque fois que Mini Frenchette commandait le cocktail au chocolat, celui-ci revenait avec une couleur totalement différente (du transparent, au noir profond, en passant par toutes les nuances de brun). Quand à moi, j'ai testé tous leurs cocktails pink-quelque-chose et ils étaient vraiment très spécial (pour ne pas dire vraiment dégueu). Pendant ce temps là, Zhe Frenchie subissait le 2ème effet kiss cool du burger Navajo. Après un arrêt technique aux toilettes du bar où nous avons bien cru qu'il allait y rester, Zhe Frenchie est revenu dans la partie. En milieu de soirée, un "dj" s'est mis à "animer" une soirée karaoké. Seules 3 personnes ont chanté à tour de rôle durant toute la soirée. Pourtant, le 1er prix (car il y avait un prix !) était un séjour en amoureux dans la capitale du vice, Las Vegas ! Nous avons fini par deux parties de billard où nous nous sommes révélés assez pathétiques, chacun notre tour... La soirée fut bonne, très bonne. Nous avons beaucoup ri, ce qui devient une habitude avec Zhe Frenchie et Mini Frenchette. Ce soir, je me couche, sans même tenter de voir les étoiles. Vivement demain, qu'on remette ça !
 
 
Le hangar bar, Windy Mesa (photo prise le lendemain).
 
La french team au complet (voyez mon beau collier offert par la serveuse)