mercredi 27 mars 2013

Il faut bien que ça se termine

Aujourd'hui c'est mon anniversaire, c'est aussi le temps de clôturer ce blog (jusqu'à la prochaine fois !).
Mon voyage à l'autre bout du monde est en train de se terminer. Et il se termine plutôt en beauté, avec des résultats scientifiques qui devraient être publiés, avec la rencontre de personnes extras, avec un road trip en compagnie de my brozer !
Je vous remercie d'avoir pris le temps de venir faire un tour sur mon blog, de me lire, de me laisser des commentaires (online et offline) qui m'ont motivés à continuer d'écrire. Cet exercice (parce que s'en est un. J'ai passé parfois plusieurs heures à écrire mes conneries !) est un exercice vraiment enrichissant. Comment faire en sorte que les petites choses, le moindre de détails de sa vie, puisse devenir une aventure, une anecdote drôle, un souvenir impérissable. C'est un peu, "vie ma vie comme dans film".
Et puis il fallait faire en sorte que vous trouviez ça intéressant, que vous n'ayez pas juste l'impression d'avoir à faire à un mec qui regarde son nombril, le trouve beau, et n'arrête pas d'en parler comme si c'était la 8ème merveille du monde.
C'est aussi un excellent moyen de prendre du recule dans sa vie, et d'en apprécier tous les bons et mauvais moments. Bref, de se sentir vivant, acteur de sa vie....
 
I'm so alive right now !
 
Bien sûr, je n'ai pas de femme, bien sûr, je n'ai pas d'enfant et j'ai à peine un chez moi. Mais, je suis heureux car je vous ai vous, vous qui me lisez, qui m'écoutez raconter mes petites histoires, mes conneries, et c'est le principal car le bonheur est réel seulement lorsqu'il est partagé (ce n'est pas de moi, mais la traduction de : Happiness Only Real When Shared (C. McCandless)). Vous pouvez trouver que j'en fais peut-être un peu trop, mais je vous jure que c'est exactement ce que je ressens, là, maintenant, aujourd'hui, en ce jour de mon 34ème anniversaire.
 
See you soon les amis, collocs, famille !

jeudi 21 mars 2013

Ma vie comme dans un film


Ce matin, je me réveille après le 2ème rappel de mon alarme, jusque là, rien d'exceptionnel, surtout en fin de semaine. Après un petit déj vite avalé, je prépare ma salade de cactus pour le soir et packed mon sac pour la journée (ne pas oublié son jogging pour le yoga, et ne pas oublié le clafoutis aux pommes caramélisées pour la pause de 15h, faut bien faire honneur à la cuisine française !). Je décide de ne pas prendre le vélo (chargé de mon clafoutis qui pèse une tonne) et je pars donc en voiture au boulot, comme font des millions de personnes chaque matin. Je passe les gardes sécurités du lab, ce qui est déjà un premier pas, dans "ma vie comme dans un film". Lorsque j'arrive sur le grand parking de mon building, je vois des panneaux indiquant que la route est ensuite fermée. Tient tient, étrange. Ils font peut-être des travaux... Je cherche ensuite une place sur la parking qui est bien plein... plus que d'habitude (à moins que cela soit parce que je suis arrivé un peu plus tard que d'hab (lié à mon 2ème rappel d'alarme)....) Tient Tient, étrange... Une fois garé, je sors de la voiture, et mon instinct de chasseur (ou de proie ?) me fait faire un tour d'horizon détaillé de ce qui se passe autour de moi. Quelque chose ne tourne pas rond. J'aperçois tout d'abord des voitures de Police du County of Los Alamos. Etrange. Elles ne patrouillent pas dans le lab normalement. C'est réservé à la garde nationale. Encore plus étrange, elles sont alignées les unes derrières les autres. Puis j'aperçois les 4x4 de la garde nationale en face des voitures de police, elles aussi bien alignées. Je tente de m'approcher. Un cordon jaune, comme dans les films, entour la scène. Je suis de plus en plus intrigué. Je fais quelques pas quand j'aperçois cette fois-ci, les blindés du lab avec leur mitraillette sur la tourelle. Oh putain, ça ne rigole pas. Il doit se passer un sacré truc : une parade pour un dignitaire, un mec important (au moins le ministre de la défense !). Au milieu de la place vide, protégée par tous ces véhicules, se trouvent deux voitures banalisés. A coté de l'une d'elles, une petite parabole est posée, là, parterre... Bizarre bizarre. A oui, j'oubliais de vous dire que tout ça se passait à coté du radar de 5-10m de diamètre qui pointe en permanence vers le ciel. Bien qu'il fasse partie du décors, je me demande toujours à quoi il sert chaque fois que je le vois. Je préfère ne pas m'avancer. Quand j'aperçois 3 types qui sortent d'une autre voiture banalisée, décidément. Ils se retournent. Trois lettres, jaunes sur fond noir, se détachent de leur blouson : F B I. Wouahhhh ! Ce matin, je vis ma vie comme dans un film. Je décide de ne pas trainer plus longtemps dans les parages, quitte la scène et retrouve mes collègues de bureau. Aucun d'entres eux n'a assisté à la scène, ni se doute de quoi que ce soit. Ce midi, tout était rangé, le parking désert....
 
Ce soir, il est presque 10pm quand je rentre du boulot... Ma salade de cactus m'attend, sagement au frais. Cela fait 3 jours que je la prépare. Le plus dur est de drainer les feuilles de cactus. Elles sont pleines d'agave, le liquide qui sert à faire les tequilas. C'est un truc incroyable. Tu fais des trous dans le cactus, tu le presses, tu le rinces et il reste toujours de l'agave. Les feuilles de cactus suintent littéralement l'agave. C'est visqueux et un peu repoussant.
Une fois les feuilles dégorgées de leur sève, rincées et séchées, je les ai découpé en morceaux. Pour faire la salade, on ajoute des dés de tomate, 5 piments verts (des Jalapenos, ça pique trop, j'en ai mis 1), un demi oignon, pas mal de coriandre fraiche, le tout est arrosé du jus de 2 citrons. Il faut laisser macérer 1h min (une journée, ce n'est pas de trop).
  





Résultat, le cactus a bien eu le temps de dégorger toute la journée. Me voilà bon pour manger une salade visqueuse (cf la vidéo).  Bon appétit bien sûr ! La prochaine fois, j'attendrai d'être en Arizona pour manger une salade de cactus. Ah bah ça tombe bien, j'y serai dans 2 semaines :-) !


 
 

jeudi 14 mars 2013

Viens dormir chez moi j'habite chez un copain

Quel titre raccoleur ! Je vous sens impatient de savoir la suite... Donc, sans plus attendre, voici les meilleurs morceaux, rien que vous, avec quelques détails (croustillants ?).
 
La journée s'achève au lab. Il fait beau et chaud. Je suis en T-Shirt (il paraît qu'il neige en France, les pauvres...). J'ai passé la journée au lab à faire des manips. Je bosse sur un échantillon de notre collègue japonais, (vu qu'il revient souvent celui-là dans mes niouzes, je vais le baptiser. On l'appellera dorénavant Eshishi (certains comprendrons ;-)). Les échantillons d'Eshishi, sont des tranches d'acier avec un gros crack et des petits cracks diffus invisibles à l'œil nu. Il se fait tard, et mon Eshishi jette l'éponge, le moral en berne (Quoi ?! Comment ?! je n'arrive pas à tenir la distance face à ces maudits français, que l'on dit si peu travailleur ....!). Bref, c'est bientôt à mon tour de jeter l'éponge. Cette maudite tranche d'acier est récalcitrante. Damned, impossible d'en tirer quelque-chose ce soir. La nuit porte conseil, on verra demain. Avant de rentrer chez moi, je fais un détour par le supermarché, histoire de m'acheter un truc à manger car le frigo est vide, ne reste plus que quelques morceaux de tofu (ah oui, je ne vous ai pas dit, je suis en train d'essayer de réduire mon emprunte carbone, ce qui ne serait pas du luxe, même si c'est peine perdue à cause de tous les avions que je prends chaque année...). Je me lance dans le magasin, sans but précis, à part trouver quelque chose à me mettre sous la dent et remplir mon estomac. Pas vraiment faim. J'ère entre les rayons. Rien ne me fait vraiment envie. La loose.... Je me retrouve devant le rayon traiteur (enfin ça c'est un bien grand mot, on n'y trouve que quelques ailes de poulet grillé, des salades de pâtes fluos et les fameux sushis makis à la mode américain). Quand j'aperçois Eshishi, la mine défaite, qui se dirige droit vers les sushis makis. L'air penaud, il me dit qu'il va dormir au lab. Wouaahhh, là, il me bat, il est plus fort qu'il n'y paraît ! Et puis il m'explique qu'il préfèrerait dormir chez lui (ouf il est normal), mais qu'il ne connait pas le digicode de son immeuble qui se met en route à 8pm et que personne n'est capable de le lui donner... La loose... Je comprends mieux maintenant pourquoi il rentre "tôt" chaque soir. Tel Cendrillon, Eshishi est obligé d'être chez lui, avant 8pm (pour ne plus en sortir avant le petit matin, sous peine d'être banni de son appart....). D'une grande bonté d'âme, je lui dis : "Viens dormir chez moi, j'habite chez un ami". Je lui annonce qu'il peut donc venir dormir au château, et qu'il aura même un étage pour lui seul, s'il le désire. La french classe, quoi ! A peine fini ma phase, qu'il accepte ma proposition, pousse un vrai ouf de soulagement (1ère fois que je vois quelqu'un pousser ce fameux "ouuuuufffffffffff"). Son visage sur lequel je pouvais lire tous les malheurs du monde, se relâche et s'illumine d'un grand sourire, reconnaissant et éternel. Du coup, pour le diner, c'est tout vu, nous allons partager un fameux crispy maki et une pizza.
http://www.afcsushi.com/
 
Je lui fais la visite de château. Il hallucine. HOOOHHHH le garage énorme ("c'est la taille d'une maison au Japon", qu'il me dit. Je lui réponds que c'est plus grand que mon studio à Paris. On rigole...) HOOOHHHHH le lave-linge géant, avec le sèche linge, lui aussi géant juste à coté. HOOOHHHH la TV 3D d'1m de diagonale. HOOOHHH la véranda de 30m² !!! HOOHHHHH, un étage, rien que pour lui, avec sdb, 2 chambre et une terrasse de 30m² en tek !!!! Bref, il est aux anges. Quand je lui propose des bières, il n'est pas loin de verser une petite larme. Sa boisson préférée.... Lui qui croyait, 15 min auparavant dormir au lab.  On se tape, le crispy maki, qui malgré les apparences, n'est pas si mauvais. Mais qui n'a cependant rien à voir avec un maki. On enchaine avec la pizza. On s'enfile une 2nde bière. On discute, on rigole (Eshishi est un vrai marrant). On prépare son séjour à Paris (qu'il connait presque aussi bien que moi !) pendant lequel il viendra visiter mon autre lab, le Super LIP (SLIP pour les intimes). Il se fait tard. Pas même eu le temps de se mater un film 3D (on était pourtant super motivé). Je m'endors, serein, l'impression d'avoir été utile aujourd'hui. Ca fait du bien.... 
 
 

samedi 9 mars 2013

Craquage complet

Aujourd'hui, on est samedi. Et samedi, tout est permis...

C'est permis de faire la grasse mat'. Mmmmhh, c'est bon de se réveiller lentement, sans stress... ouvrir un œil... tenter d'ouvrir l'autre... refermer celui qui était trop pressé... pour enfin les ouvrir tous les deux, simultanément, d'un seul coup, 2 heures plus tard... puis sauter hors du lit prêt à profiter de la journée.

C'est aussi permis de ne prendre qu'un gros petit dej' avec tout ce que tu aimes (et qu'on a sous la main)... commencer par un avocat que-tu-tuerais-père-et-mère-en-France pour en avoir un aussi bon... MIAM ! Enchainer par des tortillas au maïs jaune trempées dans de la sauce salsa, la vraie, en direct du Mexique, juste de l'autre coté de la frontière... MIAM ! Finir par un bol de céréales organic aux dattes (c'est MIAM les dattes !). Le tout arrosé par un Chaï Tea Latte maison, sucré au sirop d'agave (parce qu'ici, c'est comme le Mexique, mais en plus riche). MIAM !

C'est aussi permis d'aller travailler (en voiture... le vélo n'est pas encore obligatoire).... de passer les gardes frontières qui protègent le Lab de tout intrusion de clandestins mexicains, chinois ou français grâce au badge magique... de te garer juste en face de l'entrée du Lab, car tu es tout seul... de passer l'après midi à comprendre que ton expérience ne marche pas, parce que tu as branché la masse sur le +... de te retrouver avec ton collègue japonais qui est là, lui aussi, comme toi, en galère d'expérience... de ne pas céder et partir seulement quand lui aura jeter l'éponge (et pousser un cocorico quand c'est fait !)... pour finir par éteindre les lumières du lab et te retrouver seul, sur le parking presque désert... la dernière voiture restante, étant celle du collègue Japonais qui est passé par son bureau en quittant le Lab (mince, il est vraiment très fort)....

C'est aussi permis de te faire plaisir (ahhhhh le plaisir... le St Graal des temps modernes !)... une bière au nouveau et unique pub de Los Alamos, le tout accompagné d'un fish'n chips au poisson chat... tu hésites, car Samedi, c'est permis... mais pas envie de prendre le risque de te retrouver tout seul à ta table... tu optes finalement pour composer ton diner au supermarché... tu craques devant un steak organics à 14$... que tu accompagnes d'une salade organic mi-épinard mi- jeunes pousses... puis tu craques devant le "mediterranean bar" (y a des olives, de la feta, des tomates séchées, des artichauts, des fèves, le tout plongé dans de l'huile d'olive)... en France, c'est juste normal... ici, c'est juste exceptionnel (et exceptionnellement cher)... tu enchaines avec du fromage, du vrai (qui commence à sérieusement te manquer)... tu avais résisté jusque là... tu croises ton collègue japonais... il pleure devant les sushis et les makis enrobés de céréales crispys, surplombés par des morceaux de poivrons, le tout macérant dans de la mayonnaise... tandis que toi tu pleures devant un morceau de gruyère à 14$... vous en rigolez, il faut bien... et puis tu craques, car samedi c'est permis.... pour un bout de parmesan...

C'est enfin permis de passer la soirée, seul, à tripper sur ton morceau de viande organic... de déboucher la bouteille de vin qui attend une grande occasion... et pourquoi pas aujourd'hui ! ... et en plus, le vin, un Zinfandel du Sonoma County en Californie, un des meilleurs terroirs des USA, va à merveille avec ton gros steak... tu cuis ton steak saignant... un truc quasi prohibé aux States... mais on est samedi, donc c'est permis... tu te fais ta salade méditerranéenne... et tu manges le tout... debout... sur ton bar américain... la zic à fond (avec entre autres, 16 horsepower, Keny Arkana, Mano Solo, Bright Eyes Mike Snow, Joshua James ou David Ford...)... tu manges tout... goulument... même le gras de la viande est délicieux... tu trippes...


Samedi... tout est permis...

jeudi 7 mars 2013

Flat Tire (à ne pas confondre avec Fat Tire)

Je suis un nouvel homme. Nouvelles paires de lunettes. Nouvelles paires de chaussures de cowboys. Et bientôt nouveau physique. Enfin ça, c'est ce que j'espère. Pour arriver à mes fins, je me suis mis au Yoga, à un rythme quasi militaire : 3 fois par semaine. Je commence à maitriser le vocabulaire (dommage, je suis bon pour réapprendre le vocabulaire en France) et les positions. La position de base est celle du chien penché vers le bas, mais il y a aussi celle du chien qui fait pipi, la position de l'archer qui tire une flèche vers le ciel,  la position du doritos (ou du triangle, c'est selon sa préférence), ou bien celle du bébé qui joue avec ses pieds.... Mais ma préférée reste la position du demi bretzel. Un vrai truc de fou. Y a moyen de rester coincé dans cette position sans un bon entrainement (tel que le mien, bien sûr !). Si vous êtes gentils, je vous ferai une démo, la prochaine fois qu'on se verra. Bref, le yoga, ça fait du bien là où ça fait mal. Certaines mauvaises langues (comme celles du lab de Los Alamos) diront que je vais au cours de Yoga pour mâter les chicks (comme on dit ici). C'est vrai qu'il y a des chicks, mais elles ne sont pas si nombreuses que ça. Et puis quand on fait le demi bretzel, en plus de ne pas être à son avantage, on reste surtout concentrer sur soi pour ne pas rester coincé. Donc point de de mâtage de chicks pendant l'entrainement. Au fait, savez-vous où ont lieu les entrainements ? Pas dans un gymnase, pas dans une salle de sport, pas en plein aire, mais dans les églises de Los Alamos, dont certaines nous prêtent leur salle de réunion ou leur hall.
Bon, le yoga, c'est bien, mais pour avoir un nouveau physique, ce n'est pas suffisant. J'ai donc décidé de mettre aussi au VTT. Il y a pleins de pistes autour du lab, dont certaines partent directement des marches du bâtiment. De plus, j'ai un super vélo à double suspension avant-arrière, un casque, des lumières et aucune pratique du VTT. C'est bon, je suis prêt à me lancer sur les pistes de Los Alamos. Zhe Frenchie se fait le Quemazon trail (un truc assez costaud qui monte dans la montagne, avec quelques passages où il faut monter des marches de 70-80cm) le midi et me propose de venir avec lui. Ok pas de problème. Je suis un nouvel homme. Même pas peur. Ce matin, je laisse mon coupé à la maison et je sors Zhe VTT. J'ajuste mon casque. J'enfourche la bête. Et me voilà en train de descendre à fond la caisse l'allée de mon garage. Youhouuuu, à moi la liberté. Freedommm. A bat les voitures. Je peux me déplacer à l'aide ma propre énergie, une énergie propre ! Ce moment d'extase fut malheureusement très bref. A peine sur la route, je me mis à changer les innombrables plateaux de mon vélo pour me retrouver à peine au dessus du plateau-qui-te-fait-pédaler-dans-la-semoule. Ce matin, je réalise que ma rue est en pente, et malheureusement pour moi, cette légère pente est en train d'anéantir tous mes espoirs de liberté. Arrivé en haut de la cote, le feux est rouge. D'habitude, je suis impatient qu'il passe au vert, le pied sur l'accélérateur, prêt à foncer. Ce matin, j'émis secrètement le vœux que le feux ne passe pas jamais au vert, ou alors pas trop rapidement. Quand il passa au vert, je n'avais pas encore repris mon souffle. Mais pas le temps de cogiter que je me retrouvais maintenant sur la route principale qui traverse Los Alamos, une 2x2 voies. Je ne pouvais plus faire machine arrière. Je ne pouvais pas non plus m'arrêter. Je m'aperçu là encore, que la route n'étant pas plate, mais grimpait légèrement, vraiment légèrement, mais suffisamment pour que je commence à sentir le gout du sang dans ma bouche. S'ajoute à ce triste tableau, le fait que je pleurais à chaudes larmes à cause de la brise sèche et froide qui me fouettait (légèrement, très légèrement vue ma vitesse) les yeux. J'arrive au pont qui traverse le canyon qui sépare la ville du lab. Il est long ce pont. Il est aussi en pente, toujours à mon désavantage. Je me revoie le passer en voiture, haut la main, regardant les gens sur leur vélo qui parfois n'avaient pas d'allure. Aujourd'hui c'est à mon tour. Et je pense qu'aujourd'hui je battais les records du mec qui n'a pas d'allure. En plus de pédaler toujours dans la semoule, arcbouté sur mon vélo, les doigts crispés sur le guidon, je me balançais de haut en bas à chaque coup de pédale, à cause de mes putains de suspension de la mort. Je suis sûr qu'il n'en fallait pas beaucoup plus pour que quelqu'un contacte le 911 ou s'arrête pour m'emmener à l'hôpital qui se trouvait juste en face. Arrivée à l'entrée du lab, il fallait encore que je le traverse. Et le lab est grand (12 000 personnes y travaillent). Pas de bol, la route continue de grimper. Je passe en mode escargot, soufflant comme un dingue, devant la caserne des pompiers. J'ai prié pour ne croiser personne, trop peur qu'un pompier ne souhaite se porter à ma rescousse (et qu'il prenne ma tension au passage...). Merde. Je suis un nouvel homme, avec un nouveau physique (et un mental d'acier). Je ne céderai pas. Pour raccourcir mon calvaire, je pris les chemins réservés aux piétons, au risque de me faire goaler par un des mecs de la sécu patrouillant en 4X4 ou pire, ceux patrouillant en blindé, car ici on ne rigole pas avec la sécurité des piétons et le règlement. Mais au diable ce fichu règlement. "I'm dying, guys. Let me go or rescue me.. hhhaaaa....argh". J'arrive enfin devant les marches d'escalier qui mènent à mon bureau. Je pose mon vélo. Envoie un texto à Zhe Frenchie pour savoir s'il a bien amener l'anti-vol. Puis m'assois sur les marches d'escalier. Tentant de reprendre mon souffle et mes esprits. Les jambes en coton. Les poumons au bord de l'implosion. Zhe frenchie, qui a certainement compris que je ne pouvais plus bouger pour quelque temps, m'apporta l'anti-vol. Fit une drôle de tête en voyant la mienne. Tâta mes pneus. "Mais ils sont dégonflés tes pneus, c'est pour ça que tu en a chié autant !". AHHH, putain de flat tires. C'était donc ça et pas uniquement mon nouveau physique qui ne vaut rien. Je renonce lâchement de faire le Quemazon trail avec Zhe Frenchie le midi. Par contre, il fallait bien que je rentre chez moi le soir. J'ai donc du reprendre mon vélo, les pneus regonflés à bloc cette fois-ci, tout comme ma motivation. Ce fut un vrai régale. J'ai dévalé à fond la caisse toute la route du retour. J'arrive chez moi, pas même essoufflé, un comble ! Mais pas le temps de m'auto-congratuler que je me change et file pour mon 2ème cours de Yoga de la semaine. Quand je vous dis que je suis un nouvel homme !
 
Namasté à tous.

lundi 4 mars 2013

I love cracks

Depuis quelques années maintenant, je passe mes journées à débusquer les cracks dans les os. Il m'arrive de passer des semaines entières, les yeux rivés sur mon écran de PC ou bien sur mon microscope, à compter des cracks de toutes sortes en 2D ou en 3D. De tel sort que plus rien n'échappe à mon radar. J'ai compté des tas de micro-cracks et quelques nano-cracks, j'ai découvert des tiny-cracks et je suis toujours à la recherche des diffuse-cracks. Mon cerveau est surentrainé. Je vois des cracks partout, dans le goudron des trottoirs, dans le plafond des apparts de mes amis, dans les tasses de café, dans les très très vieux fromages.... jusque dans le parebrise de mon coupé !!! Euuuuuh.... j'hallucine pas là. Il y a bien une ombre sur le tableau de bord. Ce n'est pas juste une illusion d'optique. Merde, c'est un vrai crack ! Un bon gros crack de plusieurs dizaines centimètres de long. Comment ai-je pu faire un crack de cette taille sans m'en rendre compte ! Je suis super embêté, car ce n'est pas ma caisse, mais celle de mon collègue qui me l'a prêtée avec sa maison... J'imagine que ça va me couter un max et puis je n'ai aucune idée de comment m'y prendre, ça ne m'était jamais arrivé avant. D'un autre coté, je suis super excité, j'ai un super macro-crack, enfin ! MON macro-crack ! Youhou ! Au lab, tout le monde est excité par mon super crack. Comme on se marre bien et qu'on est très drôle, on décide de faire un blague à mon collègue. Je lui envoie un mail très laconique qui dit en substance :"J'ai eu un gros problème avec ta voiture, je fais quoi ? Je te rassure, je vais bien" Avec en pièce jointe, une photo d'une voiture identique à la sienne, mais complètement bousillée. Drôle, non ? Dommage qu'il n'ait pas été possible de voir sa tête quand il a reçu le mail ! Bref, quand je lui annonce qu'en fait, ce n'est qu'un crack (maxi quand même) sur le parebrise, ça passe comme une lettre à la poste.
Sur les conseils de l'expert en mécanique auto du lab, je prends rendez-vous avec un technicien via un site web. C'est super bien foutu. Tu dis où est le crack, combien y en a, ainsi que d'autres détails. Puis tu dois passer par le fameux test du billet de 1 dollar. En sortant du taf, mon billet de un dollar à la main, je me suis escrimé pendant quelques minutes à faire tenir la totalité de la fissure dans le billet. Mission impossible.  La fissure est définitivement plus grande que le billet. Je suis bon pour remplacer tout le parebrise... Damned !
Le technicien est venu aujourd'hui directement au château (tu peux aussi le faire venir au boulot, mais dans mon cas, le mec n'aurait jamais pu passer la sécu). C'est un technicien itinérant qui doit couvrir le nord-est du Nouveau-Mexique, un territoire d'environ 500x500km², et oui, on est en Amérique ! En tout cas, il a été super rapide et très pro. Il lui a fallu un peu plus d'une heure pour me mettre un nouveau parebrise. Je voulais garder l'ancien pour mon collègue, qui est aussi fan de cracks, mais il est énorme et pas moyen d'en couper un bout. Le technicien, sympa, me montre les autres parebrises qu'il a dans son camion. Malheureusement, ils sont tous un peu trop grand. Il n'y aura donc pas de nouvel échantillon fissuré au lab !



Mon bon gros macro crack                   -                                 début des travaux
  
Démontage de l'ancien parebrise                         -          Mon coupé sans parebrise. Ca fait bizarre.
  
Et voilà, un nouveau parebrise tout neuf !