dimanche 9 mars 2014

Ma voiture bleue

Rose, c'est pour les filles.
Bleu, c'est pour les garçons.
Et comme je suis un (grand) garçon, ma nouvelle voiture est bleue.
Et pour vous, rien que pour vous, voici en exclusivité, des photos de ma voiture bleue coréenne qui va vite, et qui vient de loin. Elle a dû parcourir quelques milliers de miles depuis le Missouri, et traverser deux états, et pas des moindre, l'Oklahoma et le Texas, avant d'arriver jusqu'à moi.
Et dire que Vendredi soir, des vilains ont voulu me l'enlever. Je m'explique. Vendredi fin d'après-midi, il est temps de quitter le labo à moitié vide. Il fait sombre, les lumières des couloirs et des bureaux sont éteintes pour la plupart, sauf les bureaux des chinois, toujours les derniers à partir. YoungMum me propose un ride pour SF. Elle doit se rendre à ABQ. En chemin, on discute, on débat, on parle, on s'exprime, on déblatère, on se raconte... c'est devenu un rituel avec YoungMum. une espèce de joute verbale. Les idées, les concepts fusent. Rien n'est connu d'avance. Il en sort toujours quelque chose de nouveau. Et puis on pousse des ohhhh, des wouahhhh, des "what a beautiful sky". Il est presque 6pm, c'est le moment où le ciel bleu se pare de sa tenue striée de rose, avec un léger fard gris foncé nuageux. Le soleil décide de jeter ses derniers rayons jaunes d'or dans la course. Les mesas s'en emparent pour rivaliser d'ombre et de lumière face aux canyons. La terre rouge et ocre s'oppose de toutes ses force au ciel bleu. Spectacle quasi mythique. On trace la route. Jusqu'à notre arrivée sur le parking-lot où je laisse ma voiture bleue, chaque matin, pour prendre le bus blanc, flanqué du signe Zia, emblème du Nouveau-Mexique. Mais cette fois, un truc bizarre, quelque chose de blanc accroche mon regard. Qu'est-ce que c'est que cette feuille blanche sur ma portière ? Je m'approche. La feuille est en partie dactylographiée, en partie remplie au stylo à bille bleu. Il est écrit que j'ai violé le parking et qu'en conséquence, ma voiture bleue sera remorquée au loin, à mes dépends. Ou bien un truc du genre. Je comprends rapidement que ma voiture bleue a violé le parking goudronné du SPA center et que sa place, c'est juste un peu plus loin, avec les gros graviers. Pourquoi rejeter ma voiture bleue alors que le parking goudronné et lisse, du SPA center, est toujours vide ou presque. Jalousie. Discrimination. Personne n'est là pour nous répondre. Juste cette feuille blanche. Nous quittons, ma voiture bleue et moi, cet espace qui ne veut pas de nous, et rentrons à la maison. Abattus. Demain, nous irons donc rejoindre sur les gros graviers et les nids de poules, les autres, les rejetés de l'autre coté de la petite bordure verte de démarcation, juste en face des places goudronnés et lisses, et toujours vides....




lundi 3 mars 2014

Retour de week-end

Plus d'une semaine s'est écoulée depuis ma dernière niouze, le clavier me démange, allez, je me lance. Et dans le désordre, s'il vous plait. Pourquoi vouloir toujours faire quelque chose de structuré, qui suit un plan bien détaillé...
Aujourd'hui, par exemple, je suis allé chez le docteur pour mon suivi médical, suite à mon calcul rénal début Février. J'y allais plus par acquis de conscience que par véritable nécessité. Et puis j'avais prévenu mon assurance pour qu'elle se charge de payer la note sans que je débourse un centime. Dans ce cas, pourquoi se priver d'aller faire un tour dans un cabinet privé de consultations. Que le délire commence! Le cabinet du médecin ne se trouve pas dans un bâtiment quelconque, mais au medical plaza center, s'il vous plait. C'est un bâtiment en adobe de plain-pieds, avec un joli patio et une belle fontaine en son centre, des arbres, des bancs et tout autour du patio, des portes, chacune donnant accès à un spécialiste. Le mien, un urologue, a la porte 300. Dans son cabinet, une foule de personnes s'active : 2 secrétaires médicales et au moins 3-4 infirmières (et ce n'est que la partie visible). On me fait signer tout un tas de papier (assurance santé, déclinaison de toute responsabilité...). Je suis en avance, ça tombe bien. Cela me prendra bien 30 minutes pour tout remplir. Puis vient mon tour. On me dirige vers un box tapissé de beaux schémas explicite sur l'anatomie masculine et ses différentes pathologies (ça fout les boules, c'est le cas de le dire :) !!). Une infirmière me prend la tension (L'infirmière (étonnée) : "houlala, elle est haute, c'est normale chez vous ?" Moi (inquiet) : "euh, bah non, en fait si, ici, au Nouveau-Mexique, mais en France, elle est plus basse, j'ai checké avant de partir." L'infirmière (souriante) : "Non mais en fait ne vous inquiétez pas, des tas de gens rêveraient d'avoir votre tension." Moi (énervé) :"Putain, mais est-ce que quelqu'un connait son métier et va pouvoir m'expliquer cette histoire de tension un jour !"). Puis vient le docteur. A peine le temps de me lever, qu'il m'a déjà salué et s'est assis pour commencer son speech. Je n'ai jamais vu un médecin parler aussi vite (un vrai rappeur). En 5 minutes, mon affaire était expédiée, avec un seul mot d'ordre : il faut boire de l'eau pour éviter les calculs rénaux. Ah la belle affaire, ça, c'est de l'info. Merci monsieur le professeur ! Je ressors de là, encore enivré par tous ces mots expédiés à la va-vite, quand on m'annonce la note : $209 ! Gloups. Et mon assurance, elle ne marche pas ? "Non monsieur, ici on est dans un cabinet privé et nous ne fonctionnons qu'avec des assurances américaines" (et le reste du monde on s'en fout). Je ressors de là écœuré, bien décidé à me battre pour que notre système français ne disparaisse jamais (leçon du jour).
Sinon, Vendredi, c'était le 28, dernier jour du mois de Février. Et qui dit dernier jour, dit.... changement de voiture :). Yes ! Marre de mon Veloster qui n'a de rapide, que le nom. Par contre, c'est aussi le jour où je remarque que j'ai un pète sur mon pare-brise... Heureusement, j'ai une assurance collision avec zéro-franchise (pas de raison que ma collision avec un cailloux ne soit pas prise en compte). Je retourne donc à l'aéroport d'Albuquerque (ABQ, prononcé "è-bi-qiu") où mon "copain" José (prononcé "Ro-cé") de l'arrivée m'attendait derrière son comptoir. Ca n'a pas loupé, il m'a reconnu de suite, demandé si mes recherches au lab avançaient bien, et patati, et patata et qu'il connaissait des bars sympas à ABQ, et qu'est-ce que je faisais ce soir... Ce soir, Rocé, je sors, et j' entraine avec moi, la copine de ZheFrenchy parti à Paris pour passer les concours CNRS. Car en plus de se retrouver seule, sans son frenchy, la copine de ZheFrenchy (que l'on va surnommer YoungMum), doit décompresser ce soir. En effet, YoungMum a passé un entretien téléphonique super important pour un job US Fédéral (mais pas Bureau of Investigation), de manière totalement improvisée à l'aéroport d'ABQ (pour cause de mauvais calcule de décalage horaire entre Washington et ABQ, même les scientifiques ne sont pas infaillibles en calcul mental...). Le délire. 
Bref, avec YoungMum, j'arpente pour la 1ère fois, les rues d'ABQ by night. Au grès de nos pieds, nous tombons sur un concert folk/country, puis sur une soirée samba. De retour au motel, je m'aperçois que mes voisins font aussi la samba (et merde, comme à Paris). Mais cette fois, j'ai la parade. Je mets la ventil à donf pour avoir un bruit de fond, plus mes boules quies et c'est parti pour un courte nuit.
Le lendemain, samedi, je fais mon chat hebdomadaire avec mon anthropologue préférée, avant d'aller prendre mon 1er breakfast burrito, en face de l'UNM (University of New Mexico). Quelle bonne idée :) ! Nous avions devant nos yeux, de pures spécimens d'ados et d'étudiants américains, qu'on aurait dit tout droit sortis de séries TV. Le kiff. On passe un long moment à les observer, les classer, les regrouper... Passionnant !
Et puis comme il faisait moche (il a même plu, 1ère fois que je voyais de la pluie au Nouveau-Mexique !!), la journée s'est écoulée en intérieur. Nous sommes allés au musée des indiens pueblos puis avons tenté le musée du nucléaire (mais il fermait à 5pm). En chemin, nous sommes tombés par hasard sur 2 bâtiments clés de la série BrBa: le quartier général de Tuco et l'un des dinners préférés de Jesse Pinkman !!! Trop cool :) ! D'ailleurs depuis, j'ai téléchargé 5 maps qui correspondent aux 5 saisons avec les lieux et places de chaque épisode. Un truc de ouf !!
Vivement le 30, dernier jour du mois de Mars, que je change à nouveau de voiture, et ainsi devoir refaire un tour à ABQ, et avec ce coup si, mes 5 maps ! Ca va être la folie (la station car-wash, la maison des White, Pollo Hermano...). Attention, ABQ, ça va shooter grave !!

Quartier général de Tuco (en vrai, un café nommé Java Joe's)
Et le resto de Jesse (qui est le même que dans la série, rien n'a été modifié)