C'est le dernier jour de mon road trip. Je ne suis parti que 3 jours mais j'ai l'impression d'avoir traversé des siècles (en voiture toute simple, pas besoin de machine à remonter le temps). D'ailleurs je commence à avoir un peu assez d'avoir le cul posé sur mon siège auto. Ce matin, je décide donc de marcher un peu et de faire le tour de la petite ville de Cimarron à pieds et ici, être piéton, c'est déjà extraordinaire.
A peine le pieds sur la route, que je recommence mes salutations distinguées de la main dès que je croise un dude. Je m'améliore. Je n'ai plus l'air crispé et je leur fait mon plus beau sourire. Mon signe de la main devient de plus en plus ample.
Marcher me fait remarquer des choses que je n'avais pas encore vu. Par exemple, ils ont tous ou presque des chiens dans leur jardin clôturé. Du big pittbull au tiny chihuahua. Tous sans exception aboient sur mon passage. Ma présence les traumatise. Eux aussi vive une expérience nouvelle. Les humains peuvent aussi se servir de leurs pattes et marcher, dingue !
A part ça, il y a quelques vieux bâtiments restaurés et transformés en boutique. Je rentre dans la seule qui est ouverte, curieux de voir ce qu'il y a vendre. On retrouve des t-shirts et des souvenirs kitch sur le farwest, mais aussi des tableaux peints par des locaux, des bijoux réalisés aussi par les locaux et des vieux objets, comme dans une brocante. Plus étonnant, on trouve aussi une collection de croix de toutes les couleurs ainsi que de quoi les décorer. En effet, sur le bord de la route, on voit souvent des croix avec des guirlandes, des fleurs, parfois même une petite sculpture. Elle marque l'endroit où est décédé un proche (dans un accident de voiture je suppose. Enfin j'espère...). C'est une coutume de latinos. Je papote aussi avec la vendeuse qui est se demande ce que je peux bien faire là. Elle habite la région mais n'a pas vu le quart de ce que j'ai vu pendant le week-end. C'est toujours comme ça quand on habite une région, on se dit qu'on a le temps et finalement on ne prends jamais le temps. Je continue ma balade, je tombe sur le bus librairie, un champ avec des deers (qui ne pètent toujours pas), des maisons un peu en ruine, des jardins remplis de tout et n'importe quoi, de drôles de panneau, et le lycée de Cimarron.
Quand je repasse devant la boutique (celle avec les bancs rouges), je croise la vendeuse en grande discussion avec un vieux (j'ai cru comprendre qu'elle parlait de son mec qui était reloud). Et là, ce n'était plus juste un petit signe "hi dude", mais plutôt un "Yahoo, you, here, so crazy ! I'm so happy to see you again !". Les américaines sont charmantes et touchantes parfois...
Petit exemple de bordel dans les "jardins". Dans celui-ci, les jouets des enfants sont alignés le long du grillage tandis que des caravanes ou remorques à bétails sont alignés de l'autre coté. Tandis que plus haut, on retrouve un canap', des vélos et un sapin de Noel en vrac...
Les quelques bâtiments retapés du centre.

J'ai bien fait de laisser mon cheval à l'hôtel, j'aurai pu me prendre une prune...
Après cette petite balade matinale, je prends la direction du retour. Je passe par Red River, la grande station de ski du coin. ou je me tape un frito pie dehors. Il fait froid, mais c'est bon d'être au soleil. Le resto a une déco sympa, avec plein de messages décalés comme :
- Unattended children will sold as slaves ("les enfants non accompagnés seront vendus comme esclaves")
- Raising teenagers is like nailing jello on a tree ("Eduquer des ados, c'est comme vouloir clouer de la gelée sur un arbre").
Miam miam, c'est bon le frito pie. C'est juste des gâteaux d'apéro qui ressemblent à des chips recouvert de fromage et d'un mélange de viande + chili + salsa. C'est simple mais efficace.
En fin d'après-midi, j'arrive à Questas qui n'a rien d'extraordinaire mais qui est une des portes d'entrée sur le Rio Grande. Le parc est ouvert, j'ai de la chance. Ce n'était pas gagné avec la neige. Les paysages sont grandioses. Je peux m'approcher des gorges du Rio Grande. C'est mythique.
Comme c'est une parc, il y a des toilettes bien sûr (sécurité des fesses oblige). Mais là quelque chose m'interpelle. La porte est un peu bizarre. Y a des trous. Bon sang mais c'est bien sûr, ce sont des trous de balles... Sont vraiment tordus parfois ces ricains. A l'intérieur pas mieux. La moitié du PQ est mangé. Mais quel est donc cet animal tordu qui se nourrit de PQ ? Mystère... So vous avez la solution, je suis preneur.
Au bout du chemin, on tombe directement dans les gorges du Rio Grande.

Trous de balle dans la porte des toilettes et PQ mangé sont les ingrédients d'un pipi réussi.

La zone foncée qui s'étire au milieu de l'image, ce sont les gorges du Rio Grande. Autour, c'est plat.

J'ai fini mon trip en passant par Taos (je reviendrai pour y passer plus de temps et visiter) et Espagnola (où j'avais mangé il y a 5 ans dans un resto mex, El Parasol, au milieu duquel un arbre a poussé).
Voilà, j'ai fini de vous raconter mon 1er road trip. Je compte bien en faire d'autres. Avec ZHE Frenchy, on a prévu de prendre sa voiture de kéké pour aller voir Monument Valley et se faire des dirt (et non dirty ;-)) roads et puis il faut que je me fasse mon plan initial, à savoir passer par Roswell pour aller voir les grottes de Carlsbad.
A une prochaine, pour de nouvelles "aventures" ! Bonne semaine à vous. Moi, demain, je vais faire mon training de sécurité électrique pour avoir le droit de toucher aux fils électriques et souder des piezo, et donc commencer à faire des vraies manips. AHHHHH sécurité quand tu nous tiens !